Le Brésil a déploré pour la première fois plus de 2000 morts du Covid-19 en 24 heures mercredi 10 mars, selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé, qui fait état de 2 286 nouveaux décès.

Ce pays de 212 millions d’habitants, le deuxième le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis, compte à présent 270 656 morts causés par le virus, avec 11,2 millions de personnes infectées. Le Brésil avait déjà battu son record de décès journaliers mardi (1 972), et a enregistré mercredi 79 876 nouveaux cas confirmés, le troisième pire total depuis le début de la pandémie.

« Nous sommes au pire moment de la pandémie au Brésil, le taux de transmission avec les variants rend l’épidémie encore plus grave. L’année 2021 va encore être très dure », a déclaré Margareth Dalcolmo, pneumologue et chercheuse à la Fiocruz, institut de référence en santé publique. Cette situation sanitaire du Brésil préoccupe aussi les organisations internationales de santé qui ont lancé des mises en garde au gouvernement.

Bataille politique

La vaccination a débuté tardivement et à un rythme encore lent : 8,8 millions de personnes (4,2 % de la population) ont reçu une première dose du vaccin, 3,05 millions ont reçu la deuxième dose. La plupart des États brésiliens ont durci les restrictions la semaine dernière, malgré le déni du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui n’a cessé de minimiser la pandémie et de s’opposer à toute fermeture des commerces, au nom de la préservation de l’emploi. Les gouverneurs ont également formé une alliance pour acheter des vaccins sur le marché international.

Lors d’une cérémonie officielle de promulgation d’une loi autorisant des dépenses supplémentaires pour l’acquisition de vaccins, Jair Bolsonaro a adopté mercredi 10 mars un discours plus modéré que d’habitude, utilisant même, fait rare, un masque de protection.

« Faisons confiance au gouvernement, au ministère de la Santé, qui travaillent avec sérieux et responsabilité », a déclaré le chef de l’État, dont la geste chaotique de la pandémie est pourtant fortement critique par les spécialistes en santé publique.

Quelques heures plus tôt, il avait été vivement critiqué par l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui avait recommandé aux Brésiliens de « ne suivre aucune des décisions imbéciles prises par le président de la République et son ministère de la Santé ».