Le bureau d’inscription de la Commission électorale indépendante (CEI) a fermé ses portes mardi 25 août en fin d'après-midi. Au total, ils sont 33 à avoir déposé leurs dossiers de candidature en vue de l'élection présidentielle d'octobre. Jeune Afrique a dressé le portrait des principaux candidats.

Parmi eux, seuls 14 se sont pour le moment acquittés de la caution de 20 millions de FCFA (30 000 euros) nécessaires, chaque candidat ayant trois jours pour le faire après avoir déposé son dossier. Ceux qui ne l’auront pas déposé ont peu de chances de voir leur candidature validée.

Les principales personnalités politiques du pays ont répondu à l’appel, à commencer par le chef de l’État sortant, Alassane Dramane Ouattara qui, à la tête d’une forte coalition de la majorité (qui rassemble son parti, le RDR, mais aussi le PDCI d’Henri Konan Bédié, le MFA, l’UPDCI et l’UPCI) fait figure de favori. Son principal opposant sera Pascal Affi N’Guessan, candidat d’une parti du FPI de Laurent Gbagbo (mais d’une partie seulement). Il faudra également compter sur des dissidents du PDCI qui ont décidé de faire la course seuls, comme Charles Konan Banny et Amara Essy.

La liste définitive des candidats sera transmise par le Conseil constitutionnel le 10 septembre.

Alassane Dramane Ouattara 

 

Grand favori du scrutin, Alassane Dramane Ouattara (ADO) est candidat à un second mandat sous la bannière du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RDHP). Élu lors de l’élection de 2010 avec 54,1 % des voix selon la Commission électorale indépendante, il devra attendre l’arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril, pour exercer pleinement sa nouvelle fonction. Économiste de profession ayant notamment travaillé au Fonds monétaire international (FMI), il occupe le poste de Premier ministre de 1990 à 1993. Élu en 1999 à la tête du Rassemblement des républicains (RDR), ADO ne peut se présenter aux élections présidentielles de 1995 et de 2000 à cause du concept d’ivoirité.

Pascal Affi N’Guessan

 

 

Pascal Affi N’Guessan (62 ans) est le président du Front populaire ivoirien (FPI) reconnu par la justice de son pays. Arrêté peu après le 22 avril 2011, il sera détenu dans le nord du pays (à Bouna) jusqu’en août 2013. Ministre de l’Économie, de l’Industrie et des Finances du gouvernement de transition après le coup d’État du général Robert Guëi (1999-2000), Premier ministre de Laurent Gbagbo (200-20033), cet ingénieur des télécoms portera les couleurs d’un parti profondément divisé. Résultat, c’est sans le soutien de toute une frange du FPI, favorable à l’ancien président Gbagbo, qu’il se présente.

Charles Konan Banny

 

Ancien gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), devenu Premier ministre sous Laurent Gbagbo (de 2005 à 2007), puis nommé en 2011 à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) par le président Ouattara, Charles Konan Banny (72 ans) se présente pour la première fois à la magistrature suprême. Cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il fait partie des frondeurs, nom donné à ceux qui se sont opposés à l’appel de « Daoukro », par lequel Henri Konan Bédié a demandé au PDCI de soutenir la candidature d’Alassane Ouattara. Il est membre de la Coalition nationale pour le changement (CNC).

Amara Essy 

 

Longtemps, Amara Essy (70 ans) a laissé planer le mystère sur ses intentions. Membre du PDCI, opposé à l’appel de « Daoukro », c’est finalement en candidat indépendant qu’il se présente à la présidentielle. Ministre ivoirien des Affaires étrangères entre 1990 et 2000, président de l’Assemblée générale des Nations unies entre 1994 et 1995 (49e session), il devient secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 2001. En juillet 2002, à la création de l’Union africaine, il est nommé président intérimaire de la Commission jusqu’en 2003 avec l’élection de Alpha Oumar Konaré.

Kouadio Konan Bertin

 

Président des jeunes du PDCI, Kouadio Konan Bertin, dit KKB, fut l’un des premiers à s’opposer à l’appel de « Douakro ». Étudiant en allemand à l’université de Cocody (Abidjan) dans les années 1990, il est de ceux qui s’opposent à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), dirigée successivement par Martial Joseph Ahipeaud, Guillaume Soro puis Charles Blé Goudé. KKB milite au sein de la Cellule estudiantine de réflexion et d’action concrète (Cerac, pro-PDCI) puis à la Jeunesse du PDCI, créée en 1991 – une organisation dont il prendra la tête en 2003. Député de Port-Bouët depuis 2011, il est membre de la CNC mais se présente sans aucune étiquette.

Mamadou Koulibaly

 

Ancien membre du FPI, dont il fut évincé en juillet 2011, Mamadou Koulibaly a créé son parti Lider (Liberté et démocratie pour la République). Président de l’Assemblée nationale entre 2001 et 2012, il s’est allié aux frondeurs du PDCI et du FPI pour rejoindre la CNC.

Achy Ekissi

Achy Ekissi est président du parti communiste révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) depuis 1990. En juin 2004, son domicile avait été saccagé par des dizaines de jeunes se réclamant de la Fesci (Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire).

Ousmane Camara

Président de l’ONG « Jeunesse active », Ousmane Camara fut candidat malheureux aux élections législatives de 2011 à Adjamé (commune d’Abidjan) sur la liste Alternative Nouvelle Génération (ANG). Diplômé en Administration des affaires à l’université de New York, il a principalement travaillé dans le privé. Il est candidat indépendant.

Konan Kouadio Siméon

Né en 1964 à Toumodi, Konan Kouadio Siméon est candidat indépendant. C’est sa deuxième élection. En 2010, il fut crédité de 0,27 % des suffrages.

Henriette Lagou Adjoua 

D’abord membre du PDCI, Henriette Lagou Adjoua rejoignit le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD), proche du président Laurent Gbagbo.  Ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant sous Gbagbo, celle qui fut présidente du Conseil d’Administration de la société Air Ivoire est aujourd’hui présidente du Renouveau pour la paix et la concorde (RPC), dont elle est la candidate.

Adama Ouattara

Président du Mouvement ivoirien pour le renouveau et l’espoir (MIRE), Adama Ouattara est gendarme à la retraite.

 

Avec Jeune Afrique

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