La Cour militaire d'Abidjan a acquitté mardi quatorze membres de la garde rapprochée de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, poursuivis pour leur implication présumée dans la crise postélectorale de 2010-2011.
"Qu'il plaise à la Cour de les déclarer non coupables pour délit non constitué." C'est le procureur militaire Alexis Gabo qui a lui-même, dans son réquisitoire, plaidé mardi 17 mars pour l'acquittement de 14 membres de la garde rapprochée de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, les qualifiant d'"exécutants".
La Cour militaire d'Abidjan a abondé dans le même sens. "Les accusés, acquittés purement et simplement pour délit non constitué, seront immédiatement mis en liberté", a déclaré Anna Désirée Ettia, la présidente de la juridiction.
Ces militaires, arrêtés le 11 avril 2011 au même moment que Laurent et Simone Gbagbo par des éléments favorables à Alassane Ouattara dans la résidence présidentielle, étaient notamment poursuivis pour violation des consignes lors de la crise post-électorale de 2010 et 2011.
Après quatre ans d'emprisonnement
Le procureur avait néanmoins réclamé dix mois avec sursis pour le lieutenant-colonel René Daleba, ex-médecin militaire de Laurent Gbagbo, estimant qu'il n'avait pas déféré à l'appel lancé à l'armée par Alassane Ouattara, alors fraîchement élu président, de se rallier à lui.
Pourtant, "la sanction maximale pour des violations des consignes est de deux ans d'emprisonnement, alors que ces accusés ont passé quatre années de prison", a déploré de son côté Me Martial Gahoua, avocat de la défense.
Outre le lieutenant-colonel Daleba, le commandant Norbert Kouassi Dua, ancien aide de camp de Laurent Gbagbo et 12 autres militaires acquittés constituaient le premier cercle ou la dernière ceinture dans le dispositif sécuritaire de l'ex- président.
(Avec AFP