Au lendemain de l'annonce de la "destitution" de Pierre Nkurunziza par le général Godefroid Niyombare, la situation demeure très confuse jeudi au Burundi. D'intenses combats pour le contrôle des lieux stratégiques de la capitale sont signalés entre les troupes fidèles au président sortant et les putschistes.

Qui contrôle le pays ? Vingt-quatre heures après la tentative de coup d'État au Burundi, la situation demeure extrêmement confuse, ce jeudi 14 mai, dans la capitale burundaise. En début de matinée, de nouveaux combats à l'arme lourde ont éclaté autour de la télévision nationale, la RTNB.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le général Prime Niyongabo, chef d'état-major des forces burundaises, resté loyal au président Pierre Nkurunziza, avait annoncé "l'échec du coup d'État" sur les ondes de cette radio nationale.

Le président Nkurunziza n'a quant à lui pas pu regagner son pays mercredi soir comme son entourage l'avait annoncé, l'aéroport de Bujumbura étant fermé par les hommes du général Godefroid Niyombare. Il serait présentement à Dar es-Salaam, en Tanzanie, où il s'était rendu la veille pour prendre part à un sommet de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC).

Au lendemain de la tentative de coup d’État, la confusion la plus totale règne jeudi matin au Burundi. Si le général Niyombare a annoncé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza, la présidence a de son côté affirmé que cette tentative avait échoué.

Dans la capitale Bujumbura, la tension et la violence s'ajoutent à la confusion. De violents combats ont éclaté jeudi matin autour du siège de la télévision et de la radio nationales – seul moyen de communication permettant d'atteindre tout le peuple – entre militaires loyalistes et putschistes.

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14h42 : Le Conseil de sécurité des Nations unies annonce une réunion spéciale sur le Burundi aujourd'hui à la mi-journée.

14h18 : Les médias ont particulièrement été ciblés par les deux camps depuis mercredi. La journaliste de RFI présente sur place a fait le décompte :

 14h15 : La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme et son organisation au Burundi s'inquiètent du sort des civils. Dans un communiqué, elles "exhortent les protagonistes à cesser les combats et appellent les Nations unies et l'Union africaine à prendre les mesures qui s'imposent pour garantir la sécurité des civils".

14h08 : Le personnel de la RTNB, encore tenue ce matin par les loyalistes, est retranché à l'intérieur du bâtiment, annonce une journaliste sur place. Les affrontements entre les deux camps se poursuivent pour emporter le contrôle de la radio-télévision d'État.

14h03 : Selon Reuters, qui cite des témoins, le corps d'un soldat gît au sol près du ministère de l'Intérieur.

13h50 : La RTNB n'émet plus depuis quelques minutes, selon un journaliste à Bujumbura. Des tirs à l'arme lourde se font toujours entendre au centre-ville et au siège de la radio-télévision nationale.

13h40 : Des membres de la société civile burundaise, en première ligne de la campagne anti-troisième mandat de Nkurunziza, confient à Jeune Afrique qu’ils craignent pour leur vie. "Nous vivons cachés, explique l’un d’entre eux. Si les troupes loyales à Pierre Nkurunziza nous retrouvent, nous serons tués".

Il s’inquiète surtout pour Pierre Claver Mbonimpa, figure emblématique de la société civile au Burundi qui « se trouve actuellement dans un quartier moins sécurisé » à Bujumbura.

13h26 : Les tirs à l'arme lourde reprennent autour de la RTNB, après la diffusion de l'interview du président Nkurunziza. Il s'agit d'une offensive des putschistes pour prendre le contrôle de la radio nationale. Selon un général, s'exprimant sous couvert d'anonymat, "deux des principales unités du camp putschiste ont reçu l'ordre de prendre la RTNB et cela devrait se faire rapidement car ils en ont les moyens".

13h10 : Joint au téléphone par la RTNB, la radio nationale, Pierre Nkurunziza a lancé un message en kirundi au peuple burundais, l’appelant à garder son calme. Il a également remercié les forces de défense et de sécurité de Burundi pour le "bon travail effectué pour déjouer la tentative de coup d’État".

Au cours de la même intervention, le président burundais a également affirmé que "beaucoup de putschistes se sont rendus" et a appelé ceux qui résistent encore à déposer les armes, soulignant toutefois que "les frontières du pays ne sont pas fermées".

12h46 : À Bujumbura, après les attaques perpétrées contre les radios privées, "seule la RTNB fonctionne", affirme à Jeune Afrique un membre de la société civile locale. "La situation demeure confuse et on continue d'entendre des tirs sporadiques", ajoute-t-elle.

12h04 : Les tirs à l'arme lourde ont cessé jeudi en milieu de matinée à Bujumbura. Les putschistes affirment désormais contrôler quasi-totalement de la capitale.

11h15 : Sur Twitter, Pierre Nkurunziza "appelle le peuple burundais à rester serein", soulignant que "la situation est sous contrôle et l'ordre constitutionnel sauvegardé". Le président sortant qualifie d'"imposture" la tentative de coup d'État en cours dans le pays.

Je demande à tous les burundais de garder le calme face à l'imposture. La situation est sous contrôle et l'ordre constitutionnel sauvegardé.

10h43 : La chaussée du peuple Murundi, l'artère principale de la capitale Bujumbura, était complètement désertée, comme en témoigne ce cliché de la photojournaliste de l'AFP présente sur place.

 

10h30 : Des radios et télévisions privées, réputées hostiles à Pierre Nkurunziza, sont attaquées par des fidèles du président sortant. La Radio publique africaine

JA

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