Le président élu du Bénin Patrice Talon et son prédécesseur Thomas Boni Yayi se sont réconciliés lundi à Abidjan. À la manœuvre : le chef d'État togolais Faure Gnassingbé et surtout leur hôte, le président ivoirien Alassane Ouattara.
« Entre Patrice (Talon) et moi, nous étions des amis, nous demeurons des amis et nous resterons toujours des amis. Ceci non seulement dans l’intérêt du peuple béninois mais encore dans l’intérêt de notre sous-région », a assuré lundi 18 avril l’ex-président du Bénin, à l’issue d’un huis-clos de plus de quatre heures, à la résidence privée d’Alassane Ouattara.
« On n’était pas en guerre »
« Je lui fais le serment d’être un bon président. Je voudrais le rassurer devant l’opinion (…) que je donnerai le meilleur de moi-même pour garantir à notre pays, aux Béninois et à toute la sous-région une bonne ambiance de convivialité, de paix », a renchéri Patrice Talon, vainqueur de l’élection présidentielle avec plus de 65% des voix etinvesti le 6 avril dernier.
« On n’était pas en guerre, pas du tout… Établir une bonne ambiance et entretenir cette ambiance-là, cela est nécessaire », a-t-il encore poursuivi, promettant « d’œuvrer pour la paix ». Le président ivoirien, principal initiateur de la rencontre, a évoqué, de son côté une « rencontre d’amitié, de fraternité ».
Deux ennemis jurés
Patrice Talon avait été l’artisan de la victoire du président sortant Thomas Boni Yayi, dont il a largement financé les campagnes en 2006 et 2011.
Mais les deux hommes ont fini par se brouiller en octobre 2012, quand a éclaté à Cotonou une rocambolesque affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l’État, dont Patrice Talon a été accusé d’être l’instigateur. À l’époque, l’entrepreneur était déjà poursuivi au Bénin dans des affaires de malversations et avait fui son pays, avant d’être arrêté puis libéré en France.
En 2013, il avait à nouveau été accusé d’être impliqué dans une tentative d’atteinte à la sûreté de l’État. Avant qu’en mai 2014, Thomas Boni Yayi lui accorde finalement son pardon, au moins formellement.
JA