Lorsqu’on jette un regard critique sur les résultats proclamés des différents examens nationaux, il y a de la matière à réfléchir. Le CEPE qualifie plus de 63% des candidats qui accèdent au collège, le BEPC lui, donne accès à 36% au lycée, et le baccalauréat avec seulement 27% des candidats qui obtiennent leurs billets pour l’Université.
Face aux nombreuses critiques qui ont suivi la publication des résultats du baccalauréat session 2017, le ministre guinéen de l’Enseignement pré-universitaire a indiqué que les résultats de la Guinée sont meilleurs par rapport à ceux de plusieurs pays de la sous-région surtout pour le baccalauréat. « Regardez les résultats du Bac au Niger, c’est 8%, en Côte d’Ivoire, c’est 16%. Nous faisons 27 % et vous criez au scandale.» Ibrahima Kalil Konaté estime que ces résultats constituent une réussite pour l’éducation guinéenne.
«Cette année, on n’a pas repêché même 9,99. Les enfants qui ont eu le bac sont les meilleurs élèves et ils vont faire notre fierté dans les campus universitaires. Je suis sûr que ce résultat fait honneur à notre système d’enseignement pré- universitaire», a déclaré Ibrahima Kalil Konaté.
De son coté, Aliou Bah, enseignant dans plusieurs universités privées, estime que le système éducatif guinéen en général a besoin d’une réforme, chose qui, dit-il, « nécessite un engagement politique et un soutien financier.»
« Je ne peux pas simplement me fier à une certaine rigueur à un examen pour dire que tout un système est bon… Aujourd’hui la question que l’on se pose, c’est par rapport à la formation des formateurs. Est-ce qu’ils ont bien habilité aujourd’hui de donner des notes ou de faire des vérifications pour nos élèves et pour nos étudiants ?» s’interroge-t-il, avant d’ajouter « Le niveau de l’éducation guinéenne ne fait que baisser, je crois que les dernières grandes réformes du système éducatif guinéen date des années 90. Jusque-là, nous formons des fonctionnaires et nous n’avons pas un système qui forme des cadres qui correspondent au marché de l’emploi guinéen». Pour le chargé de communication du Bloc libéral, la Guinée doit se tourner aussi vers l’enseignement des métiers. «Promouvoir une économie dynamique à travers une disponibilité de la main d’œuvre».