Depuis plusieurs semaines, des manifestations émaillées de morts d’homme ont été le quotidien des guinéens. De retour au pays après un temps d’absence, le président de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale s’est s’exprimé sur l’actualité dominée par la grève des syndicats, les manifestations de l’opposition et la présence des Donzo ( Chasseurs traditionnels) dans la capitale guinéenne.

Mardi, un consensus a été trouvé dans la crise qui a secouée ces derniers temps le système éducatif guinéen, quel est votre réaction ?

Amadou Damaro: Je crois que c’est un ouf de soulagement pour que les enfants puissent aller à l’école. Les négociations, à mon avis ont du être faussées d’une certaine façon. Il y a eu un moment où on devait appliquer la loi et on a tergiversé la dessus jusqu’à arriver à l’enlisement. Ce que je  regrette, c’est le fait qu’on vient sur la table de négociation avec une position figée. Les syndicalistes ont dit c’est à prendre ou à laisser. Mais je crois qu’en fin de compte, chacun doit se féliciter sur le fait qu’on ait eu un dénouement. Ce n’était pas une mauvaise fois ou une mauvaise volonté du gouvernement; la réalité est que le citoyen lambda ne connait pas c’est quoi un programme avec le fond monétaire. Quand on abandonne un tel programme même si les 40 ou 50.000 enseignants sont satisfaits, nous sommes 12 millions de guinéens il y a autre chose à faire pour les autres. Tout le monde n’est pas fonctionnaire.

Pour la résolution de la crise, plusieurs observateurs affirment que le gouvernement aurait dû commencer par la où il a terminé, qu’en pensez-vous ?

C’est une erreur. Il n’a pas terminé là ou il aurait du commencé, il y a eu un besoin de réaménagement budgétaire. on ne peut pas dire tout ce qui se passe dans les négociations quant on est à la fin. Il y a eu beaucoup d’autres choses qui devraient être faites avant qu’on arrive à cette signature.

Bien que la situation ne soit pas complètement rentrée à l’ordre, l’opposition républicaine a manifesté ce mercredi. Quel est votre avis ?

 Notre opposition a une stratégie claire, c’est d’empêcher Alpha de gouverner. Sinon, quand on a voté un code électoral, quand on a participé à des élections et quand on est démocrate, il y a des institutions qui sont chargées de gérer les contentieux électoraux. Quand ces institutions se sont prononcées sur un contentieux électoral et que le débouté trouve qu’il n’est pas satisfait, il va dans la rue pour créer une crise artificielle pour qu’on revienne autour de la table. Quand j’ai entendu  le chef de file de l’opposition guinéenne dire qu’il est prêt à donner son budget… Maintenant qu’ils les donnent pour que les enfants aillent à l’école des le lendemain de la levée de cette crise. C’est lui qui empêche maintenant les enfants d’aller à l’école parce que les enfants ont peur, les parents d’élèves ont peur que leurs enfants ne subissent la violence que leurs manifestations engendrent généralement.

Est-ce que la CENI n’est- elle pas fautive dans sa démarche pour réexaminer les résultats bien que la loi ne le permet ?

Oui ! Mais quand on nous pousse à violer la loi, même si c’est en ma faveur en tant que démocrate je dois dire non ce n’est pas ça la loi. Ils savaient au départ que le code électoral était bancable, ils l’on imposés encore par la pression de la rue. C’est qu’ils font là, nous aussi, on n’est pas satisfait; nous accusons l’UFDG au Fouta d’avoir procéder à l’intimidation, d’avoir procéder aux bourrages d’urnes, d’avoir empêché nos représentant d’accéder à certains bureaux de vote.

Parlons des Donzo (les chasseurs traditionnels) honorable, pensez vous qu’ils doivent être dans la capitale qui n’est pas une brousse ou on peut trouver des gibiers ?

Est-ce qu’il y a une quelconque loi qui dit qu’il y a une catégorie de citoyens guinéens qui ne doit pas venir dans la capitale ? Ont-ils tirés sur quelqu’un ? Ont-ils blessés quelqu’un ? Parce qu’ils s’habillent dans leurs accoutrements encore, ils ont le droit de militer dans un parti. Mais c’est ce que je ne comprends pas.

Mais ils sont armés!

Oui! Mais les manifestants ont des armes aussi. on a des vidéos.

Est-ce normal qu’ils se promènent dans la capitale avec des armes alors qu’on n’est pas dans une jungle ici ?

J’aurai condamné aujourd’hui s’ils avaient tirés sur quelqu’un ou s’ils avaient blessés quelqu’un. Au contraire, eux ils ont été agressés malgré leurs armes. A Sonfonia, ils ont été agressés, on a faillit en tuer deux. Et ça veut dire tout simplement qu’ils n’étaient pas dans une posture agressive. Si non, ils auraient du faire usage de leurs armes.

Est-ce que leur présence dans la rue ce jour n’était pas une intimidation à l’égard des manifestants ?

Mais c’est une corporation, est ce qu’une corporation doit demander la permission à un gouvernement ou à un parti politique avant de sortir ? Est- ce que les artistes quand ils doivent chanter doivent forcement demander la permission ?

Dans ce cas de figure, peut-on parlé d’une coïncidence parce que c’était le jour où l’opposition avait appelé à la ville morte ?

Mais ils ne sont pas de l’opposition. Alors pourquoi voulez- vous qu’ils tuent la ville ? C’est ça aussi la démocratie, ville morte veut dire, tout ceux qui sont d’accord avec, vous restés à la maison. Mais ce n’est pas démocratique quand moi je ne veux pas de ville morte qu’on m’empêche de marcher, qu’on caillasse ma voiture.