Reporter sans frontières a adressé mercredi 31 octobre une lettre au président Abdelaziz Bouteflika. L’organisation de défense des journalistes demande la libération de trois journalistes arrêtés le 22 octobre dernier et inculpés de diffamation. En Algérie, les membres du syndicat de la presse électronique se mobilisent et demandent la libération de leurs confrères.

Les trois journalistes sont incarcérés depuis une semaine. Hada Hamrouche, rédactrice en chef du Huffington Post Algérie, s’inquiète du fait que la justice ne reconnaisse pas le statut de ces journalistes qui travaillent pour des médias électroniques.

« C’est des journalistes et le délit de presse a été légalement dépénalisé par la loi de l’information de 2012. Moi, je n’arrive pas à croire que pour un délit de presse on puisse passer des nuits entières en prison. C’est impensable pour une presse qui se dit libre et indépendante. »

En une semaine, aucune communication officielle. Mais la télévision privée Ennahar a diffusé des images des journalistes, à leur sortie du commissariat, menottés et encadrés par les forces de l’ordre.

Idir Tazerout, journaliste pour La Voix d’Algérie, y voit une manière d’influencer l’opinion publique. « Même l’Etat passe par une chaîne de télévision qui se représente comme étant le canal officiel de l’Etat algérien. Comment un journal comme Ennahar peut se permettre de les filmer comme ça, menottés comme des malfrats ? L’autorité de régulation n’existe pas ! »

Après le communiqué du syndicat de la presse électronique, ce mercredi, ce sont les journalistes de la ville de Ouargla qui se sont rassemblés pour demander la libération des trois hommes incarcérés. L’audience est prévue le 8 novembre.

Par ailleurs, un autre journaliste, Said Chitour, incarcéré en détention provisoire depuis un an et demi, a été évacué en urgence à l’hôpital mardi. Il souffre, selon sa famille, d’une tumeur au cerveau.

RFI