Au moins six personnes, dont quatre gendarmes maliens, ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors d’affrontements entre orpailleurs à la frontière entre le Mali et la Guinée, lundi 27 novembre.
Il est impossible dans l’immédiat d’établir le bilan définitif de ces affrontements, qui ne sont pas une première dans cette zone riche en or à cheval sur le nord-est de la Guinée et le sud-ouest du Mali.
Selon les Forces armées maliennes (Fama), quatre membre de la gendarmerie, dont l’adjoint au commandant de compagnie de Kati, situé près de Bamako, ont trouvé la mort lors d’une opération de sécurisation des populations sur le site d’exploitation minière de Niaouleni, localité malienne à la frontière guinéenne.
Ils ont été victimes de tirs de ressortissants guinéens suite à un conflit consécutif à l’exploitation minière sur ce site entre le village malien de Niaouleni et un autre village guinéen, selon le communiqué des Fama publié mercredi 29 novembre.
Pour une source sécuritaire guinéenne, « ce sont des orpailleurs maliens, épaulés par des chasseurs et des gendarmes maliens, qui ont attaqué lundi des orpailleurs guinéens sur une mine d’or du village de Faranokho », en Guinée.
Cette « attaque surprise » a fait « deux blessés côté guinéen ». Les assaillants maliens ont « descendu et brûlé le drapeau guinéen ».
Conflit récurrent
Plus tard dans la journée, « une mobilisation et une riposte des villageois et chasseurs guinéens ont fait en tout six morts, deux Guinéens et quatre Maliens, dont un gendarme, et beaucoup d’autres blessés des deux côtés », affirme la même source.
Avant le communiqué des Fama, le ministère malien de la Sécurité et de la protection civile avait affirmé qu’ »un groupe de ressortissants guinéens armés avait perpétré une série d’attaques », évoquant un « bilan initial faisant état de deux civils tués et plusieurs autres blessés », sans évoquer leur nationalité.
En fin de matinée lundi, « les mêmes assaillants ont tendu une embuscade contre un détachement de la gendarmerie nationale dépêchée sur les lieux pour protéger les populations et apaiser la situation », selon un communiqué du ministère lu à la télévision malienne.
« Deux gendarmes y ont perdu la vie, d’autres sont portés disparus, dont le chef de la mission », avait indiqué le ministère, avant que l’armée ne porte à quatre le nombre de gendarmes maliens tués. Aussi bien Bamako que Conakry ont envoyé des renforts sur place.
« Le site litigieux est du côté guinéen« , affirme la source sécuritaire guinéenne, qui souligne que « ce genre de conflits est récurrent dans cette région frontalière entre les deux pays ». La Guinée est en effet riche en minerais de fer, de diamant, d’or et de bauxite, dont elle détient les deux tiers des réserves mondiales.
J.A