C’est dans une atmosphère de tristesse et d’émotion que les corps d’Ismael Bah et d’Ibrahima Sory Sow, accompagné des leaders de l’opposition républicaine et plusieurs centaines de militants et sympathisants, sont arrivés à la mosquée de Bembéto dans la commune du Ratoma, où ils ont reçu les dernières bénédictions, avant d’être enterrés au cimetière du même quartier.

À la fin, la cérémonie funèbres, le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla, a, au nom de ses paires, remercié la foule pour cette forte mobilisation, avant de dénoncer « la faible volonté du Gouvernement » à rendre justice pour les victimes des différentes manifestations politiques. « Aujourd’hui, nous sommes tristes, mais nous sommes aussi révoltés et en colère contre un régime qui s’illustre tous les jours dans la violence, la barbarie, les dérives de droits de l’homme. Nous allons commémorer demain le huitième anniversaire du triste événement du 28 septembre 2009 et jusqu’à présent, on ne voit pas l’ombre d’une lueur à nous rassurer d’un procès pour identifier les personnes coupables et leurs commanditaires. 8 ans après ce triste événement, même les personnes inculpées par la justice guinéenne continuent à occuper des fonctions au niveau de l’administration publique. C’est extrêmement grave, cela veut dire qu’il n’y a aucune volonté politique de faire la lumière sur ces crimes, d’identifier les coupables et les traduire devant les tribunaux », a-t-il martelé.

Dans la même lancée, le président de l’UFC déclare : « Nous sommes aujourd’hui à 83 personnes décédées sous le magistère du Pr. Alpha Condé de suite de balles réelles. Est-ce que nous sommes dans une démocratie ? Nous n’allons pas nous décourager, au contraire ceux qui sont morts aujourd’hui nous interpellent, nous devons être encore plus engagé, nous devons galvaniser nos ardeurs pour que leur sacrifice ne soit pas inutile. Il faut que leur sacrifice serve à instaurer dans ce pays, un régime respectueux des droits de l’homme, des principes démocratiques et des règles de la bonne gouvernance.»

« Nous sommes tristes de voir des jeunes fauchés à la fleur de l’âge, nous sommes tristes que ce régime, au lieu de faire la promotion des jeunes, trouver de l’emploi pour eux, pour qu’ils s’épanouissent, il (le régime Ndrl) ne joue pas son rôle dans le domaine du développement économique et social, et il se met maintenant à assassiner purement et simplement les jeunes », regrette Aboubacar Sylla.

Le porte-parole de l’opposition a ensuite demandé à tous les militants de l’opposition d’être encore plus nombreux le mercredi prochain pour manifester contre l’impunité, la violence d’Etat et de faire en sorte que la Guinée se soit plus un pays où on peut tuer impunément un citoyen libre.