Des milliers d’Ougandais ont défilé lundi autour du président Yoweri Museveni, à l’appel des différents leaders religieux, pour remercier le chef de l’Etat d’avoir promulgué une récente loi, très critiquée à l’étranger, durcissant la répression de l’homosexualité en Ouganda.
"Merci d’avoir sauvé l’avenir de l’Ouganda", pouvait-on lire sur des pancartes tenues par les manifestants, qui ont marché dans les rues de Kampala.
Fin février, le président Museveni avait promulgué une loi qui criminalise la "promotion" de l’homosexualité et rend obligatoire la dénonciation des homosexuels. Les relations homosexuelles étaient déjà passibles de la prison à perpétuité en Ouganda, où l’homophobie est largement propagée par les très influentes Eglises évangéliques.
Certains manifestants ont entonné des chants contre l’homosexualité, alors que des pancartes interpellaient directement le président américain: "Obama, nous voulons des échanges commerciaux, pas l’homosexualité".
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a comparé cette législation ougandaise à celles promulguées sous l’Allemagne nazie et durant le régime d’apartheid en Afrique du Sud.
Devant les manifestants, M. Museveni a répété lundi son opposition à l’homosexualité qui a, selon lui, des "répercussions sur la santé", ainsi qu’au sexe oral, qu’il avait déjà accusé de "transmettre des vers".
"Du sexe oral! La bouche est faite pour manger, pas pour cela", a-t-il réaffirmé lundi.
L’opposition accuse le président Museveni, au pouvoir depuis 1986, d’avoir promulgué la nouvelle loi à des fins électoralistes en vue de la présidentielle de 2016, la population ougandaise y étant très favorable.
Mais la loi a suscité une levée de boucliers à l’étranger et plusieurs bailleurs ont gelé une partie de leur aide à l’Ouganda, dont 20% du budget annuel, établi à environ 12 milliards de dollars (8,6 milliards d’euros) pour 2014, dépend de l’aide internationale.
Le Parlement européen a appelé ce mois-ci à des sanctions économiques contre l’Ouganda.
"Les Européens nous menacent de couper l’aide parce que nous sommes paresseux", a lancé M. Museveni aux manifestants. "Produisons de la richesse, comme ça nous n’aurons pas à mendier".
JEUNEAFRIQUE

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