Dans cette interview que le président du Bloc Libéral a accordée à notre rédaction, nous avons parlé entre autre de son récent séjour à l’étranger, le respect des accords de 3 juillet 2013, mais aussi du retrait du permis d’exploitation par l’Etat guinéen des bloc de Simandou au géant minier Vale-BSGR. Lisez !
Guineediversite : Dr Faya Millimouno, Bonjour !
– Bonjour, comment allez vous ?
Bien merci !
Dr Faya vous venez de rentrer d’un long séjour à l’étranger, dites nous quelles étaient les raisons de votre absence de la Guinée ?
– D’abord je commencerai par vous remercier de l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer sur votre media. Notre dernier voyage sur les Etats Unis, puis l’Europe, s’inscrivait dans le cadre de la construction du parti le BL. Comme vous le savez, le BL a fêté l’an un seulement en février dernier. Ce qui veut dire que nous sommes un jeune parti politique certes qui a beaucoup d’ambitions mais nous avons encore beaucoup à faire pour réellement construire ce parti. Nous savons qu’il ya beaucoup de guinéen à l’extérieur du pays, donc c’était l’occasion de continuer à expliquer à ceux-là la vision de notre parti pour les inviter à être à bord. Dieu seul sait que cette mission a été beaucoup positive parce que beaucoup de personnes ont rejoint le parti à l’occasion de mon séjour. De plus en plus, vous entendez les gens dire que le BL c’est le parti de ceux qui, pour la première fois prennent la carte d’un parti politique. Et cela confirme notre affirmation depuis le début qu’en république de Guinée, contrairement à ce que les gens pensent, le terrain politique n’est pas saturé. Il y a une majorité écrasante des guinéens qui a tourné le dos à la politique à cause de la manière dont elle a été faite jusque là. Donc cette mission a été une mission d’implantation mais aussi une mission de connexion du parti avec le monde extérieur. Dans notre mission nous avons rencontré par exemple le vice président de la République du Libéria, c’était lors de son séjour américain, qui nous a d’ailleurs invités à venir à Monrovia. Et nous avons également rencontré des hommes d’affaires, des personnes du monde politique américain. Donc c’était vraiment une mission de construction du parti.

Comment le BL se porte à l’étranger ?
– Le BL se porte très bien à l’extérieur et vous constaterez pour ceux qui ont accès à l’internet, il ya actuellement une série de l’équipe BL qui est entrain d’être diffusé. J’ai été le premier à intervenir, il y a beaucoup de guinéens de la région de Washington qui sont déjà passé. Il y a des guinéens des Minnesota qui sont passé et vous verrez cette série continue aussi longtemps, d’abord pour montrer la diversité au sein du parti. Quant on dit que le BL ne s’identifiera jamais à un individu, à une ethnie ou à une région, c’est à travers la présentation de cette équipe que les gens vont comprendre. Partout ou nous sommes passé, nous avons vu un intérêt, au-delà de nos différences, on est entrain de nous battre pour des valeurs communs.

Vous rentrez au moment où l’opposition guinéenne cri à la violation des accords de 3 juillet 2013, et menace de descendre dans les rues si un cadre de dialogue n’est organisée, quelle attitude votre parti compte prendre face à cette situation ?
– Vous savez, nous avons toujours été solidaire à toute action qu’entreprend l’opposition dans son ensemble. Nous en faisons parti et nous pensons que c’est en travaillant ensemble main dans la main que nous allons arriver à avoir raison sur cette nouvelle dictature. Cependant, comme vous le savez, à des moments donnés, il ya eu l’impression qu’on ne s’est pas bien écouté. Parce que le fait que certains soit allé aux élections dernières, a été à mon avis ce qui a compliqué d’avantage la situation de la lutte que nous sommes entrain de mener. En acceptant d’aller aux élections on a implicitement validé un fichier qui n’a rien de guinéen. Alors aujourd’hui, c’est une pente très raide que nous avons à remonter. Et déjà, beaucoup de sacrifices avaient été fait pour éviter cela. Alors aujourd’hui lorsque l’opposition se rend compte en étant à l’assemblée que malgré la mise en place de l’Assemblée, ça n’aura changé absolument à rien. La mouvance est entrain de faire la sourde oreille par rapport aux revendications de l’opposition. Je crois que nous avons besoin de coté de l’opposition d’avantage de réflexion pour avoir une stratégie sérieuse qui puisse nous permettre d’avoir raison sur la dictature d’Alpha Condé.
En cas de manifestation, est ce que le BL sera dans les rues pour manifester?
– La décision au sein du BL n’a jamais appartenue à quelqu’un, moi en ce qui me concerne, je crois que le BL ne doit pas rester en dehors, mais mon point de vue reste mon point de vue et le celui du parti donc lorsque le moment va arriver le débat va s’instaurer dans le parti et dès maintenant d’ailleurs puisqu’on en parle pour arriver à une décision. Mais je suis convaincu que le BL qui se bat pour des valeurs et sachant que ces valeurs sont menacées aujourd’hui, toute action que pourrait entreprendre l’opposition si c’est des actions efficaces, nous, nous ne pourrons pas rester à l’écart.
Les guinéens attendent toujours les élections communales et communautaires et les présidentielles de 2015 s’annoncent également, comment est ce que votre parti se prépare t-il pour ces échéances ?
– Les consultations à notre niveau sont en cours. Nous avons des commissions qui sont entrain de travailler, on a au sein du parti un cercle de réflexion et de prospectif, c’est aussi le travaille de ce cercle la de prendre les contacts nécessaires, définir des bonnes personnes partout où nous avons des compétences guinéennes. De l’autre coté, nous sommes aux cotés du reste de l’opposition de faire en sorte que ces élections puissent être libres, transparentes et crédibles. Parce qu’encore une fois, il ne sert à rien de participer à une élection, lorsqu’elle n’en vaut pas la peine. Si elle en vaut la peine, oui ! Nous sommes constitués en parti politique, c’est pour conquérir le pouvoir démocratiquement et l’exercer dans l’intérêt de tous. Mais lorsqu’on sait que ça sera un faire valoir, au BL nous ne faisons pas de compromis opportuniste.
Serez-vous candidat en 2015 ?
– C’est encore très tôt de le dire. Au sein du BL, pour la première fois en Guinée, il y aura des élections primaires. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de candidat connu d’avance. Je peux avoir des intentions mais pour être candidats et être investi comme candidat du parti il faut que je competisse avec d’autre candidats du parti. Il faut que les gens comprennent que dans un parti politique, il n’ya pas qu’un leader.
L’actualité en guinée c’est toujours ces manifestations contre le délestage électrique, le manque d’eau ou encore des affrontements communautaires dont le dernier cas a été enregistré entre deux villages à Mamou, quelle réaction avez-vous face à cette situation ?
– D’abord, nous avons toujours condamné tout cas de violence. Mais ce qu’il faut comprendre par rapport à ces violences intercommunautaire à répétition, ce que quant nous avons dit à notre descente d’avion qu’Alpha avait échoué, certains se posent la question pourquoi cette affirmation. C’est objectif ! C’est de fait que nous décrivons, c’est n’est pas quelques chose d’imaginaire. L’échec est patent. Premier acte de cet échec, c’est l’impossibilité de voir aujourd’hui les guinéens conjuguer le même verbe pour aborder les questions de développement de notre pays. Alpha est au pouvoir depuis 3 ans et demi. Et en 3ans et demi, nous comptons au moins six affrontement intercommunautaires. Est-ce que vous pensez que les guinéens sont devenus soudain des loups pour d’autres ? Est ce que vous pensez que c’est tout à fait naturel que les guinéens se détestent entre eux ? NON ! C’est le feu qui est allumé par ce pouvoir pour ne pas se soumettre à un quelconque agenda. Si nous avons ces affrontements aujourd’hui, c’est parce que derrière, le pouvoir est entrain de promouvoir une politique de division. Nous sommes étonné est choqué qu’on nous dise aujourd’hui, même au niveau national, qu’il faut désormais être originaire d’une région ou d’une préfecture pour être premier ministre de la Guinée. Sans compter qu’aujourd’hui on est entrain d’agréer toute sorte d’association, même si on me dira que c’est la liberté d’association des uns et des autres. On a agréé des associations du genre Manding diallon ; mais écouté, on ne peut pas faire revenir à la surface des histoires qui sont enterrés depuis des siècles. Je crois qu’en tant que leader d’un pays qui veux le bonheur de ce pays, c’est d’abord en essayant de pointer du doit ce qui uni les gens au lieu de mettre l’accent sur ce qui les divises.
Alors Dr Faya, quel solution proposez vous pour éviter le pire ?
– Le BL avait déjà de solution sur la table. Il vous souviendra qu’à un moment donné, lorsque la violence avait atteint un certain niveau, notre parti avait fait un mémorandum suivi d’une feuille de route. Dans laquelle feuille de route, nous avions prévu des actions claires à poser pour nous amener à quelques chose. Nous avons même parlé de conférence nationale. Il faut qu’il y ait des assises nationales pour que la vérité soit établit dans notre pays et commencer sur des nouvelles bases. Nous avons dit dans notre papier, qu’il faut qu’il y ait une réconciliation nationale. Il ya beaucoup de guinéens qui ont été bafouillé dans leur dignité dans ce pays. On ne peut pas continuer à tourner la page sur des crimes de sang, sur des crimes économiques qu’on commet tous les jours sans aucune enquête, sans aucune action judiciaire.
Les minerais de fer de Simandou ont fait couler ces derniers jours beaucoup d’encre et de salive avec le retrait du permis d’exploitation au géant minier Vale-BSGR par l’Etat guinéen. Pensez-vous que c’était la meilleure solution ?
– Ecoutez ! Quand je pense à cette situation, ça me fait très mal parce qu’il y a eu beaucoup de crimes qui ont été commis à cause de ces blocs de Simandou. Si le gouvernement a les preuves qu’il ya eu de corruption, au nom du peuple de Guinée, il a le devoir de prendre des actions. Mais il ne faut pas prendre nos désirs pour la réalité. Parce qu’aujourd’hui la saga minière se transforme en saga judiciaire. Finalement pour les années qui vont venir, nous serons là entrain de nourrir les avocats. Il ya une autre chose que nous devons faire très attention. Nous sommes un pays très riche en ressource minière. Alors quant on parle de corruption, il y a toujours un corrupteur et un corrompu. Parmi les corrompus, y en a qui sont dans l’administration du professeur Alpha. Mais dans tout ça, c’est l’étranger qui est venu investir son argent dans notre pays qui va perdre. Et cela risque d’avoir des conséquences négatives sur la possibilité de financement de certains projets dans notre pays. Parce que les gens prendront exemple sur d’autres qui ont déjà investi en Guinée. Et d’ailleurs, pendant les années qui vont suivre, on ne parlera pas d’exploitation de cette partie de Simandou parce qu’aussi longtemps que durera le procès, personne ne peut être autorisé de faire une exploitation de cette partie de Simandou. C’est pourquoi, je pense que l’Etat guinéen est allé vite en besogne.
L’ile de Kassa érigée en sous préfecture par le Président Alpha Condé, êtes-vous surpris ?
– D’un coté je peux dire que c’est la joie pour la population de Kassa de voir leur quartier hérité en sous préfecture. Mais sur la gestion du territoire nationale, je suis navré de dire que ce n’est pas la méthode. Même érigé en capitale qu’est ce que sa va donner ? Conakry est la capitale mais on vit mal ici. Il n’ y a ni eau, ni électricité. Je crois qu’en matière de décentralisation, nous avons au niveau du BL la solution. Nous pensons que la manière de faire la décentralisation c’est de donner des véritables compétences aux collectivités locales et accompagner ses compétences de ressources nécessaires pour faire le travail du peuple.
Je me dis aussi qu’il y a un autre enjeu pour le professeur Alpha Condé d’ériger Kassa en Sous préfecture : c’est parce qu’il ne contrôle plus Kaloum. Donc en détachant Kassa de Kaloum, il se crée une entité où il pourrait se donner une victoire pendant les élections prochaines. Donc, tout cela à mon avis, n’apporte rien au peuple de Guinée. Même si on érigeait tous les quartiers de Kaloum en sous préfecture, cela ne fera pas les populations de Kaloum les plus heureux de la Guinée. Le problème est ailleurs, alors on a besoin de situer les responsabilités là où elles doivent être et de mettre les moyens dans les mains de ceux-là qui doivent gérer au niveau local.
Un appel ou un message à vos militants du monde entier ?
– Le premier message que j’ai pour les militants du BL d’une part et pour tous les guinéens de l’autre, c’est de ne pas céder à la division. La parenthèse d’Alpha, si nous avons la volonté et le courage, nous pouvons l’écourter. Nous n’avons pas besoin de perdre notre pays à cause de quelqu’un dont on ne sait pas qu’est ce qu’il veut. Donc ressaisissons nous, l’ennemi commun, nous le connaissons tous, c’est ce pouvoir incapable d’apporter le bonheur, incapable de réaliser une promesse. Et je crois que si nous n’acceptons pas la division qu’il nous propose, nous resterons fort, parce que uni. Si le pouvoir cherche à nous diviser c’est pour nous affaiblir. Et aussi longtemps que nous allons suivre le pas de ce pouvoir, et si chacun n’a plus d’agenda que de combattre l’autre, alors nous allons laisser ce dictateur tranquille entrain de se promener à travers le monde entrain d’utiliser les ressources de l’Etat dont le peuple de Guinée en a chèrement besoin.
Dr Faya Millimouno, merci !
C’est à moi de vous remercier.
Interview réalisé par Bah Kouré et Aboubacar Arafan Camara

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