Excellence Monsieur le Ministre
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement et des Institutions Républicaines
Mesdames et Messieurs les membres des partis politiques, des communautés religieuses, de la société civile, commerce et des médias
Chers Collègues du corps diplomatique
My fellow Americans
Ginèe nun khamè, won boré, wo nu sènè Ambasade kui,
Wo nu wali ki fanyi wo kha boréya kha féma.
Bienvenus et merci d’être avec nous pour célébrer le 238ème anniversaire de l’indépendance américaine … notre espoir le plus profond comme Américains à l’étranger est de célébrer notre fête nationale en compagnie d’amis, et après deux ans en Guinée – je sais que non seulement nous sommes entre amis, mais aussi nous sommes en famille.
En effet, juste après avoir visité ma 27ème préfecture de la Guinée, et ayant bénéficié de l’offre d’un terrain pour construire une maison partout où je suis allé, quand je dis que je me sens chez moi en Guinée, je veux le dire littéralement.
Permettez-moi de présenter mes excuses dès maintenant aux bonnes gens de Koundara, Gaoual, Kérouané, Kissidougou, Mali et Dingiraye; mon objectif est d’aller vous voir et acquérir plus de terrain dans ce pays que j’ai appris à aimer et à respecter.
Il est facile d’aimer la Guinée lorsque chaque sourire conduit à une amitié, et chaque conversation est une affirmation que mes amis guinéens pensent profondément à ma santé et à celle de ma famille.
Il est également facile de respecter la Guinée quand je vois à quel point le citoyen moyen travaille pour nourrir sa famille et éduquer ses enfants.
Je suis en Guinée depuis presque deux ans et j’ai voyagé à pied, à vélo et en pirogue. J’ai rencontré des gens de toutes les régions, de toutes les professions, et de chaque groupe linguistique. Dans mes voyages, je suis venu à la réalisation que j’aurais besoin d’une voix poétique, une voix comme celle de Walt Whitman, pour décrire mon expérience. De son propre pays, mon pays, Walt Whitman écrit qu’il a entendu sa chanson … s’il avait été guinéen, il aurait entendu le chant, les tambours et la danse, mais il aurait pu écrire la chanson de …
Futa Djallon dalisé kantaé tuli matikhi saliraté kha sali makhilifé Timbo kui.
(Les bergers du Fout Djallon écoutent le Muezin appeler la prière à Timbo.)
Sungutunyié faré boronfé Baro bari khidé kui.
(Les jeunes femmes dansent dans la forêt sacrée de Baro.)
N’Zerekore eglise tolonyi batulaé khilifé.
(La cloche de l’eglise de N’zérékoré appelle les fidèles.)
Dalaba yélié nun e kha taa forié nun é khui nakhan mu nyönma.
(Les étudiants de Boké et leur envie d’aller à l’étranger.)
Foret koyinmaé nun e kha lingira nökhunkhi.
(La forêt sacrée et son lieu caché.)
Milo dira, biriki rafalamaé walifé sogé bunma.
(Au bord du Milo, les fabricants de briques travaillent sous le soleil.)
Fotoba yèkhé sukhé nun e kha kunkui minifé ba ma, e kha ginée e gbilen leri me mèfe.
(Les pêcheurs de Fotoba vont en mer avec leurs pirogues ; leurs épouses attendent leur retour.)
Conakry sarématié nun é kha lokhé yo lökhè démbaya balofé köntöfili.
(Les vendeuses de Conakry et leur souci quotidien de nourrir leurs familles.)
La tragédie de la Guinée, c’est qu’elle ne récompense pas suffisamment le dur labeur de ses citoyens.
Pour cela, le Président Obama a lancé l’Initiative des Jeunes Leaders Africains, (Young African Leaders Initiative ou YALI en anglais), pour tendre la main à la prochaine génération de talents et investir dans leur développement.
J’ai invité les six jeunes choisis de la Guinée pour déjeuner à ma résidence il y a quelques semaines et je leur ai demandé leur point de vue et leurs priorités pour l’avenir de leur pays.
Parlant de ses ambitions futures en tant qu’entrepreneur, un jeune homme a dit quelque chose de si frappant que je voulais le partager avec vous:
Il a dit, « Nous voulons être capables de dire à nos enfants comment nous avons gagné notre argent. »
J’ai trouvé cela comme une déclaration remarquable, une considération préoccupante du pays dans lequel il a grandi, mais une déclaration inspirée par l’optimisme pour ce que ce pays pourrait être.
Apres avoir parlé pendant une longue après-midi, nous avons ensemble convenu que nous avons un objectif commun pour la Guinée. Nous voulons tous un pays dans lequel les gens honnêtes peuvent réussir.
Si nous ne parvenons pas à réaliser cela, nous aurons un pays dans lequel seul les gens malhonnêtes peuvent réussir.
Mais je crois que nous voyons des progrès en Guinée … nous avons eu des élections législatives qui reflètent la volonté du peuple et qui a délivré un message très fort au gouvernement au pouvoir … si vous voulez rester au pouvoir, vous avez besoin de faire un meilleur travail.
Je vois des signes que le gouvernement fait un effort renouvelé pour améliorer la qualité de l’administration, et je pense que c’est parce qu’ils ont peur pour leur électorat. Dans les années passées en Guinée, un gouvernement qui se sentait menacé par son opposition recourait à des allégations de complot, la détention de militants et la répression de la liberté d’expression. Aujourd’hui, le gouvernement répond par l’élargissement de la route de Conakry à Coyah, les travaux publics du barrage de Kaleta, et la signature de contrats miniers transparents. Vive la différence !
Dans le même temps, l’opposition se comporte à la fois comme une opposition loyale et un gouvernement en attente. La loyale opposition est un phénomène relativement nouveau en Guinée, mais je pense que nous assistons à une nouvelle ère de politiques véritablement compétitives, et je pense que la concurrence politique est la meilleure façon d’assurer le succès des hommes et des femmes honnêtes.
Les élections législatives n’étaient pas parfaites, et étant juste rentré de ma troisième visite en Guinée Forestière, je sais que personne n’est satisfait du processus dans cette région du pays. Cependant, les élections ont marché parce que les partis politiques guinéens se sont réunis et ont fait des compromis les uns avec les autres.
Je crois que la communauté internationale peut jouer un rôle constructif dans l’organisation et la conduite des élections présidentielles de 2015, mais je crois aussi que c’est à l’État, et à la classe politique, de se réunir en tant que concurrents et en tant que patriotes, pour gérer le processus.
Je ne prétends pas avoir un aperçu du caractère national ou l’humeur nationale de votre pays, mais compte tenu de mes deux années de marche sans vergogne dans les maisons des gens partout en Guinée et les interrogeant sur ce qui est pour le déjeuner, comment ils gagnent leur vie, et ce qu’ils pensent de la politique de Conakry, je vais prendre le risque de parler pour eux, principalement parce que je pense que le peuple américain dirait la même chose que ses frères et sœurs guinéens.
Je pense qu’ils préfèrent l’inclusion à la politique d’exclusion;
Je pense qu’ils préfèrent le leadership fondé sur le consensus plutôt que la prise de décision unilatérale;
Je pense qu’ils rejettent la violence de la rue, sachant que les pauvres deviennent plus pauvres tandis que les instigateurs de la violence ne sont pas atteints par son impact;
Je pense qu’ils sont parfaitement capables de se regarder les uns les autres, aussi bien en tant que compatriotes Guinéens qu’en tant que Soussou, Malinké, Peulh, Kissi, Kpèlè ou Loma;
Quand je regarde les nombreux domaines de notre coopération avec la Guinée, je reviens toujours à notre premier, meilleur rôle ici … nous sommes les optimistes.
Parfois, cela signifie que de temps en temps il faut que nous soyons nous un peu plus optimistes que vous, mais cela est plus facile pour moi … une partie de la haute estime des Guinéens pour les États-Unis est le désir de nous montrer toujours le meilleur de vous… c’est comme ça que je vous ai connus, et c’est ça la base de mon optimisme.
Encore une fois, merci d’être venus ce soir, et je vous remercie de l’amitié que vous nous montrez tous les jours.
Ala xa Laginee baraka.