A l’approche de cette cérémonie, la rédaction de notre site d’information guineediversite.com s’est intéressée sur ce sujet. Ce pour mettre au parfum les citoyens guinéens sur les démarches que les organisateurs entendent mettre en place pour la réussite de cet évènement.

A cette occasion nous vous proposons l’interview que nous a accordée l’une des organisatrices de ce défilé de mode.

Guinéediversité : Bonjour Madame
Bonjour
Présentez vous à nos lecteurs!

Merci, je m’appelle Fatoumata Késso Kassé, productrice de l’émission ‘‘KESSOUN’’, l’émission de mode à la RTG Koloma, depuis 2004.
Dans quelques jours vous allez organiser une cérémonie est-ce qu’on peut savoir de quoi s’agit-il ?
Oui je dois organiser une soirée de défilé de mode au Centre culturel franco-guinéen toujours dans le cadre de la promotion du textile guinéen, des teinturiers mais aussi des artisans et puis pourquoi pas les créateurs de modes en quelque sorte les stylistes. Donc c’est une soirée qui invite tous les guinéens et guinéennes. Parce que je veux inciter les guinéens à aimer porter les habits guinéens raison pour laquelle j’ai dénommé cette soirée portons guinéen et africain. Il faut que les guinéens arrivent à aimer les textiles guinéens, aimer d’abord ce qu’on a avant de porter. Par exemple en Côte d’Ivoire les ivoiriens sont fiers de porter les chemises ivoiriennes et quand on ramène ces chemises ici en Guinée, les hommes s’en raffolent et les femmes on en parle même pas. Franchement, pourquoi pas les guinéens et je sais que le textile guinéen est beaucoup à l’extérieur. Mon émission KESSOUN a eu toujours l’objectif de défendre le textile. J’ai toujours voulu aller à l’intérieur du pays pour montrer comment les artisans, les teinturiers travaillent. Mais pour l’instant il n’ya pas de moyens. Mais le jour où j’aurai les moyens j’irai en Basse Guinée, en Moyenne Guinée, en Haute Guinée et en Guinée Forestière pour montrer un peu le textile qui est là-bas. La chance que notre pays ait, est que chaque région à son textile. La Haute Guinée a son textile le bakha, la Basse Guinée c’est le kendéli, la moyenne Guinée c’est le Lépi et l’Indigo et puis la Guinée Forestière a les tissus sacrés.

Aujourd’hui vous êtes animatrice d’une émission et vous êtes en même temps organisatrice de cette cérémonie qui se profile à l’horizon est-ce qu’on peut savoir le pourquoi ?

C’est pour amener les guinéens à aimer le textile guinéen et j’avoue que je ne suis pas la seule organisatrice car il y a deux autres personnes qui sont à mes cotés. Il s’agit de Bamba et Solo. Ce sont des stylistes qui m’ont porté confiance et m’ont encouragé à faire cette cérémonie. Ils m’ont dit Madame, nous on aime vraiment ce que vous faites. Vous travaillez beaucoup dans la mode et nous souhaiterions que nous travaillions ensemble pour faire une soirée de défilé de mode. Je les ai dit c’est une bonne chose mais le problème est qu’il y a un manque de moyen et finalement ils ont réussi à me convaincre. Ils sont déjà passés dans mon émission plusieurs fois. Et j’ai beaucoup de respect pour eux parce qu’ils se battent inlassablement et d’ailleurs ils sont pétris aussi de talents et connaissent leur travail.
Peut-on savoir d’avantage la date indiquée pour cet évènement ?

Il est prévu pour le 12 avril prochain au Centre Culturel Franco-Guinéen précisément à 18h. Vous savez au CCFG l’heure est respectée donc quand on commence à 18h au plus tard à 20h 30 la soirée prend fin c’est pour juste 2h au maximum. Comme je n’ai pas eu le financement donc les tickets sont 50.000 FG et j’imagine que ce n’est pas cher et c’est à la portée de tout le monde et je pense que les guinéens peuvent venir pour voir les modes guinéennes. Et puis il y a maître Wélia qui est un styliste guinéen qui réside à Cotonou au Benin qui est actuellement ici en Guinée qui va nous montrer aussi lors de cette cérémonie la mode à l’africaine. Chaque édition nous allons faire le textile guinéen et inviter aussi un styliste étranger. Et cette année nous avons voulu inviter maître Timothey de la Côte d’ivoire mais nous n’avons pas eu de soutien sinon on allait le faire venir parce que s’il faut payer son billet et assurer aussi ses frais d’hôtels. Mais la prochaine édition nous ferons le possible pour qu’il soit là.

Selon votre constat, aujourd’hui les jeunes guinéens ne s’intéressent pas beaucoup à nos valeurs culturelles. Alors un message à l’endroit de la jeunesse guinéenne ?

Alors justement c’est dans ce contexte d’ailleurs que, j’ai décidé d’organiser cette soirée « Portons guinéen et africain » et je voudrais qu’il ait beaucoup de jeunes dans la salle ce jour là. Et c’est vrai actuellement les jeunes ont tendance à oublier les modes guinéennes, traditionnelles, africaines disons nos valeurs culturelles aux dépens des autres. Et quand vous vous rendez au Bénin, les jeunes portent les tissus béninois et ils se disent fiers dans ça, au Sénégal ou dans les autres pays de la sous-région les gens ne sont pas complexés pour porter leurs textiles parce qu’ils ont appris à aimer. Et nous, nous devons reconnaitre la valeur des stylistes parce qu’ils créent beaucoup. Et nous avons de très bons stylistes parmi les jeunes parce que quand vous leur donner vos tenues, ils le font très bien. Quand vous portez le textile guinéen à l’extérieur partout où vous passez on vous regarde et on vous apprécie et vous-mêmes vous serez fiers de l’être. Moi j’ai été au FEMA en 2007, je portais le textile guinéen c’est maître THEA qui me l’avais offerte mais j’étais même fière de l’avoir porté. C’était lors du défilé de mode africaine qu’Alphady organise chaque 2ans mais franchement j’étais « ragaillardie ». On a été invité à diner par le ministre de la culture nigériane et quand je suis rentrée dans la salle tout le monde à apprécier ce que je portais mais il fallait y être pour connaitre. Donc j’amène les jeunes guinéens à aimer la mode guinéenne, le textile guinéen il faut revenir à la source et c’est très important.

Justement comment expliquez-vous cette faible représentativité des stylistes guinéens dans les grands évènements internationaux ?

Comme je le dis, il faut d’abord que les guinéens aiment le textile guinéen et que le Ministère des Arts et de la Culture favorise aussi un peu les stylistes. Parce que la culture ce n’est pas seulement aussi la musique et la danse il y a aussi les artisans donc il y a une multitude de professions qu’on retrouve dedans. Et que le département les invite aussi, pour leur permettre de montrer leur savoir faire lors des cérémonies. Ils ne sont pas pris en charge et nous devons venir vers eux voir ce qu’ils font comme travail et ouvrir pour eux des centres.

Un mot à l’endroit du peuple de Guinée ou pour les fans qui ont une certaine admiration pour la culture africaine ?

J’aimerais d’abord que les gens reviennent à la source qu’ils aiment le guinéen. Il faut d’abord s’accepter. Moi j’aime bien porter forêt sacrée, le l’épi, le kendéli, j’aime porter le bakha parce que je suis fière de me retrouver dans le textile guinéen. Je suis gênée de porter les tenues prêtes à porter.
Et pour terminer, maître Wélia garde une surprise pour les grandes dames de la capitale Conakry lors de cette soirée de mode intitulée  »Portons guinéen et africain’’. Comme d’habitude quand on dit défilé de mode on fait appel à des filles minces mais cette fois-ci, il y aura une particularité parce qu’il y aura des défilés de mode à l’africaine avec des filles habillées en tenue africaine. Les mannequins ne seront pas celles qu’on aura l’habitude de voir. Celles qui vont défiler seront des filles bien remplies.

Propos recueillis par Aboubacar Arafan Camara

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