En Côte d’Ivoire, la mort d’un jeune mannequin de 23 ans provoque un fort émoi. Après avoir été blessée lors d’une agression, Awa Fadiga est morte lundi au service des urgences de CHU de Cocody en raison d’un manque de soin. Un décès qui met en lumière les insuffisances du système de santé ivoirien.
Battue et blessée au couteau dimanche soir par le chauffeur du taxi dans lequel elle venait de monter et son complice, Awa Fadiga a été jetée sur le bord de la route par ses agresseurs. Elle a été secourue par des passants vers 21h30 et ils l’ont emmenée aux urgences du CHU de Cocody.
Pour qu’elle puisse bénéficier des tout premiers secours de cet établissement public, le personnel des urgences a exigé le paiement d’une certaine somme d’argent. Personne n’étant en mesure de payer, Awa Fadiga n’a pas reçu de soins du personnel soignant, de 23h le dimanche soir jusqu’à 13h le lendemain.
Avancer l’argent des soins
Alertés par la gendarmerie, des membres de sa famille, arrivés aux urgences lundi dans la matinée, ont été les témoins impuissants des tentatives des médecins des urgences pour réanimer Awa Fadiga. Des médecins qui ne se sont occupés d’elle que lorsqu’elle était sur le point de sombrer dans le coma. Les parents du jeune mannequin avaient dû mettre la main à la poche pour lui acheter un collier cervical, mais il était déjà trop tard : la jeune femme avait perdu beaucoup de sang tout au long d’une attente de soins qui a duré plus de 12 heures.
Ce fait divers tragique souligne l’incurie du système de santé en Côte d’Ivoire. Selon le témoignage d’un médecin, lorsque l’on doit subir une intervention chirurgicale, il faut d’abord s’acquitter soi-même de certains frais qui reviennent normalement aux hôpitaux, comme par exemple acheter les gants.
Avec RFI