Le cardinal guinéen, réputé pour la profondeur de sa spiritualité, devra veiller sur la liturgie. Auparavant, il avait été “numéro deux” de la puissante Congrégation pour l’évangélisation des peuples, puis président du conseil pontifical “Cor unum” chargé de la solidarité.
Le haut poste au sein de la Curie romaine de préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements restait étrangement vacant depuis la nomination fin août dernier de son précédent titulaire, le cardinal Antonio Canizares, revenu en Espagne comme évêque de Valence. Le pape François y a remédié en nommant, officiellement ce lundi 24 novembre, le cardinal Robert Sarah.
Âgé de 69 ans, comme son prédécesseur, le cardinal guinéen était fortement pressenti depuis plusieurs mois pour prendre la direction de cedicastère (équivalent d’un ministère dans le gouvernement central de l’Église), qui traite en particulier du sujet sensible de la liturgie.
Homme profondément spirituel, de tempérament discret, le cardinal Sarah n’est pas réputé lié à une école liturgique particulière. Son doux timbre de voix n’empêche pas une droiture dans ses positions et comportements. Il est notamment connu pour n’avoir pas craint de s’opposer au pouvoir de Conakry lorsqu’il était encore jeune prêtre dans son pays natal.
“Bébé-évêque”, “Agneau”, “Saint”
Lorsqu’en 1979, Jean-Paul II, au début de son pontificat, nomme ce prêtre de 34 ans, formé à la Grégorienne (université jésuite romaine), à la tête du diocèse de la capitale guinéenne, il devient alors le plus jeune évêque du monde. Au point que Jean-Paul II le surnomme “bébé-évêque”.
Vingt ans plus tard, le même pape l’appelle au Vatican comme numéro deux de la puissante Congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui nomme les évêques de tous les pays dits de mission, soit presque la moitié du globe.
D’autres qualificatifs d’“agneau” et “saint” traduisent le respect qu’inspire à Rome celui que Benoît XVI créé cardinal en 2010 après l’avoir nommé président du Conseil pontifical Cor Unum, poste que ce “ratzingérien” occupait jusqu’à présent.
“Cor Unum sera intégré à un nouveau pôle “charité et justice”
Dans ce dicastère chargé de coordonner l’œuvre de charité de l’Église, Robert Sarah a exercé la tutelle sur Caritas, son réseau humanitaire (en France, le Secours catholique), avec qui les relations seront tendues.
En quittant Cor Unum, le cardinal Sarah ne devrait pas y être remplacé. Ce dicastère devrait en effet être rapproché de trois autres (Justice et paix, pastorale de la santé et pastorale des migrants), formant ensemble un pôle “Charité et justice“. Ce nouvel organigramme sera présenté le 24 novembre pour consultation aux chefs de dicastères de la Curie. Le cardinal Sarah devrait prendre ses nouvelles fonctions au début du mois prochain.
Sébastien Maillard (à Rome)

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