Le nouveau ministre de la Culture du Burkina Faso, Adama Sagnon, ex-procureur sous le président déchu Blaise Compaoré, a démissionné mardi sous la pression de la société civile qui lui reproche son traitement de l’affaire Zongo
Le nouveau ministre de la Culture du Burkina Faso, Adama Sagnon, ex-procureur sous le président déchu Blaise Compaoré, a démissionné mardi sous la pression de la société civile qui lui reproche son traitement de l’affaire Zongo, un journaliste dont l’assassinat en 1998 avait embrasé le pays, a annoncé le gouvernement.
La démission (de M. Sagnon) a été acceptée, a déclaré le porte-parole de l’exécutif transitoire, Frédéric A.K. Nikiema, lors d’une brève allocution devant la presse à Ouagadougou.
Adama Sagnon avait été nommé dimanche soir dans le gouvernement de transition qui doit gérer le pays pendant un an.
Dans une lettre adressée au Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, le ministre de la Culture et du Tourisme a justifié sa démission en évoquant l’intérêt supérieur de la Nation.
Il a également cité la cohésion sociale au sein des ministères dont il avait la charge et la solidarité gouvernementale, selon ce document lu par M. Nikiema, dont la date n’a pas été précisée.
Des manifestations s’étaient déroulées lundi devant le ministère de la Culture pour dénoncer le choix du nouveau ministre, ami de longue date de Zida.
M. Adama Sagnon a occupé les fonctions de procureur du Burkina Faso dans les années 2000. A ce titre, il a été chargé du traitement judiciaire de l’affaire Zongo, qui s’est achevée sur un non-lieu.
Norbert Zongo, journaliste qui enquêtait sur le meurtre d’un chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ex-président, a été tué en compagnie de trois de ses compagnons.
Les quatre dépouilles ont été retrouvées calcinées en 1998, dans sa voiture elle-même incendiée à une centaine de kilomètres de Ouagadougou.
La mort de Norbert Zongo, journaliste d’investigation qualifié d’incorruptible, avait suscité un scandale et d’importantes manifestations populaires au Burkina Faso, faisant vaciller un temps le régime Compaoré. Elle avait aussi eu un retentissement international.
François Compaoré, un temps inculpé de meurtre et recel de cadavre dans le cadre de la mort de son chauffeur, David Ouédraogo, n’a jamais été inquiété dans l’affaire Zongo, qui n’a abouti à aucune condamnation.
AFP

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