Interpol a diffusé sur son site la fiche de recherche de l’homme d’affaires Farid Noureddine Bedjaoui, objet d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice italienne. Âgé de 44 ans, détenteur de la nationalité algérienne, canadienne et française, Bedjaoui est recherché pour "associations de malfaiteur finalisée à la corruption", selon la notice rouge diffusée par Interpol.
En cavale pour échapper à deux mandats d’arrêts émis à son encontre en Algérie et en Italie, Farid Bedjaoui est soupçonné d’être mêlé à un scandale de corruption lié à des contrats signés entre la compagnie pétrolière italienne Saipem, filiale du groupe Eni, et le groupe public algérien Sonatrach.
En février 2011, le parquet de Milan a déclenché une série d’enquêtes sur sept contrats obtenus en Algérie par Saipem entre 2007 et 2009 pour un montant total de 8 milliards d’euros. Les magistrats italiens soupçonnent Farid Bedjaoui d’avoir servi d’intermédiaire pour la conclusion de ces transactions en échange de commissions qui s’élèvent à 197 millions d’euros.

Les investigations des procureurs Fabio de Pasquale Giordano Baggio et Sergio Spadaro visent à déterminer si l’homme d’affaires a versé ou non, via sa société écran Pearl Partners LTD domiciliée à Hong Kong, des pots-de-vin à des responsables algériens ainsi qu’à des dirigeants de Saipem. Selon les dépositions de Paolo Scaroni, ex-administrateur délégué du géant Eni, plusieurs rencontres avaient eu lieu en France et en Italie entre Farid Bedjaoui, Chakib Khelil, ex-ministre algérien de l’Énergie et des dirigeants de Saipem, afin de sécuriser ces contrats.
Enquête ouverte en France
Mais les déboires judiciaires de celui que l’on présente comme "un golden-boy" ne s’arrêtent pas à l’Italie. En août 2013, le procureur général près la Cour d’Alger avait annoncé le lancement de plusieurs mandats d’arrêts internationaux visant Farid Bedjaoui, Chakib Khelil, l’épouse de ce dernier et leurs deux enfants, Omar Habour ainsi que Mohamed Réda Hemche, ancien chef de cabinet du PDG de Sonatrach.
Et la justice française n’est pas en reste. En 2013, le parquet de Nanterre a ouvert une enquête pour blanchiment de capitaux visant les biens en France de Farid Bedjaoui et d’un certain nombre de hauts responsables algériens. Deux immeubles et un appartement que ce businessman possède dans le 16e arrondissement de Paris ont été perquisitionnés par des policiers français et italiens avant d’être mis sous scellés. Les comptes bancaires de Bedjaoui ont été également bloqués.
Contactée récemment par Jeune Afrique, une avocate qui représente les intérêts de Farid Bedjaoui en Suisse nie en bloc l’ensemble des accusations et affirme que cette affaire est montée de toutes pièces pour nuire à son client.
JA

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