Diécké, une localité située dans la préfecture de Youmou, au sud de la Guinée a enregistré ces derniers jours une vague de manifestation. Au moins cinq personnes ont été tuées depuis dimanche dans des affrontements entre des jeunes manifestants et des forces de l’ordre et de sécurité selon une source locale.
Des jeunes et des femmes de Diécké manifestaient pour exiger leur embauche à la Soguipah, une société étatique qui évolue dans la production des palmiers à huile. Selon un jeune manifestant, les jeunes de cette localité avaient adressé une plate forme revendicative au Président de la République le 28 janvier dernier, mais il n’y a pas eu de suite, explique le jeune.
Très en colère contre la Soguipah, les jeunes dénoncent un recrutement clandestin qui, selon eux, se fait par affinité. Ils accusent le Préfet de Yomou de soutenir cette pratique, d’avoir politisé la situation et même d’être de « très mauvaise foi » nous explique au téléphone ce jeune.
Dimanche, la manifestation dite pacifique a été réprimée par les forces de l’ordre et de sécurité à l’aide du gaz lacrymogène. Egalement il y a eu de victime par balle réel nous dit-on. Selon notre source il y a eu également plusieurs arrestations parmi les manifestants. Joint au téléphone ce matin par notre rédaction, le Préfet de Youmou dément ce bilan fourni par notre source et affirme que les force de sécurité utilisent des armes conventionnelles.
Selon le préfet, la manifestation n’a enregistré que deux morts, dont un par accident de circulation et l’autre par balle. Pour ce dernier, le premier responsable de l’autorité préfectorale affirme que le coupable de cet acte n’a pas été pour le moment identifié.
Parlant des arrestations, Jean Smith Sandine, Préfet de Youmou dit ne rien savoir. « Les arrestations moi je ne sais pas. Mais je sais que les forces de sécurité sont entrain de faire leur travail » déclare t-il.
Concernant l’intervention des forces des forces de sécurité, le Préfet déclare avoir donné l’ordre pour rétablir la sécurité à Diécké et protéger les installations de la Soguipa qui, selon lui, étaient en danger.
Selon nos informations, une chasse aux sorcières est engagé contre les jeunes meneurs de cette manifestion. Pour le préfet, « quant les gens s’attaquent aux édifices publiques, il faut les poursuivre, il faut les juger, c’est des malfaiteurs. Je ne peux pas laisser des gens venir saccager un tel bijou ».
Ajoutons également qu’une mission du gouvernement guinéen séjourne actuellement à Yomou pour essayer de calmer les uns et les autres et pourquoi pas trouver un terrain d’entente entre la Société Soguipah et la population locale.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons qu’un calme précaire règne ce mardi à Diécké.
Nous y reviendrons !
Thierno Moussa Bah