Au mois de juillet dernier, l’ancien président de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara au pouvoir lors du massacre du stade de Conakry le 28 septembre 2009 avait été entendu comme témoin dans l’affaire actuellement en cours devant la justice guinéenne. Il va encore se présenter aux juges.
L’affaire Dadis Camara suite désormais son cours normal et la justice va de nouveau l’écouter. L’ancien capitaine de l’armée guinéenne en exil au Burkina Faso, sera interrogé par trois magistrats guinéens qui vont effectuer le déplacement à Ouagadougou.
De plus, les juges souhaitent entendre également l’ex-président Sékouba Konaté, ministre de la Défense à l’époque des faits.
Le 23 juillet dernier, un magistrat burkinabè avait entendu l’ancien dirigeant à la demande d’une équipe de trois juges d’instruction qui enquête sur ce dossier. A l’issue de l’audition de Moussa Dadis Camara, un procès-verbal a été transmis aux juges guinéens pour décider de la suite de l’affaire. On ignore si Moussa Dadis Camara a éclairé les juges sur la répression de la manifestation qui a coûté la vie à près de 160 personnes
La première audition avait fait suite à la pression conjointe de la Cour pénale internationale (CPI) et du nouveau ministre guinéen de la Justice, Cheik Sacko.
En 2009, une manifestation de l’opposition avait été réprimée dans le sang par l’armée guinéenne. Le bilan de ce massacre est de 160 victimes et une centaine de viols. La justice a estimé que Moussa Dadis Camara, alors président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), est un témoin-clé des événements qui se sont produits avant, pendant et après le drame du 28 septembre 2009.
Jusque-là, l’ancien officier de l’armée guinéenne n’est pas inculpé mais son audition de juillet avait donné de l’espoir aux victimes de l’affaire qui croyaient qu’un pas important était franchi vers la justice.
Pendant ce temps, la justice recherche toujours le premier des inculpés, Aboubacar Toumba Diakité, l’ancien aide de camp de Dadis Camara, toujours en fuite.
Depuis 2009, seuls huit hauts gradés de l’armée ont été inculpés et un grand nombre reste encore à être entendu par la justice.
Source OEIL D’AFRIQUE