En près d’un mois, 29 petits et jeunes enfants ayant fui les tueries en Centrafrique sont morts de soif, de froid ou de fatigue après être arrivés au Cameroun, a averti vendredi l’ONU.
"Depuis la mi-avril, le taux de décès parmi les enfants réfugiés a été particulièrement élevé", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Genève, Adrian Edwards, lors d’un point presse.
"29 enfants, dont le plus jeune est un bébé et le plus âgé avait 9 ans, sont morts entre le 14 avril et le 18 mai. La plupart se trouvaient dans des centres d’alimentation", a-t-il dit.
"La déshydratation, l’hypothermie et l’anémie sévère sont les principales cause des décès", a-t-il précisé.
Les réfugiés centrafricains ont commencé à affluer vers le Cameroun depuis le 5 décembre et, jusqu’à présent, 85. 000 d’entre eux se sont installés dans quelque 300 villages ce qui complique énormément la tâche des humanitaires, selon le HCR. 80% sont des femmes et des enfants.
Le cycle des tueries en Centrafrique a été déclenché par des mois d’exactions contre les chrétiens, perpétrées par les combattants majoritairement musulmans de la rébellion Séléka. En réaction, des milices d’autodéfense majoritairement chrétiennes, les anti-balaka, se sont formées et attaqué les civils musulmans, à Bangui et ailleurs.
Depuis, la majorité des réfugiés sont musulmans. La plupart font le voyage à pied, pendant des semaines, dans la brousse, un lieu quasiment impossible d’accès pour les travailleurs humanitaires.
En outre, les anti-balaka bloquent désormais les principales routes reliant la Centrafrique vers le Cameroun et s’en prennent aux réfugiés, a fustigé M. Edwards.
Ainsi, alors que plus de 10. 000 réfugiés étaient arrivés au Cameroun durant la dernière semaine de mars, le flux s’est réduit à 2. 000 arrivées par semaine actuellement, selon le HCR.
Ceux qui parviennent à la frontière "sont sévèrement malnourris et un certain nombre arrivent avec des blessures", provoquées notamment par des coups de machette, a indiqué le porte-parole.
Mais malgré l’urgence, les agences humanitaires de l’ONU peinent à trouver des fonds. Sur les 22,6 millions de dollars (16,6 millions d’euros) demandés pour venir en aide à cette population de réfugiés, le HCR n’a reçu que 4,2 millions. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) n’a reçu aucune contribution, a lamenté une porte-parole Elisabeth Byrs, à Genève.
La situation est "dramatique", a-t-elle dit. Les humanitaires sont d’autant plus inquiets que la saison des pluies approche, faisant accroître le risque de maladies. Le PAM a décrété une alerte de niveau 3 pour les réfugiés centrafricains au Cameroun, correspondant à "une opération complexe et urgente de grande ampleur", a-t-elle par ailleurs signalé.

JA

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