Quelque 300 personnes ont déposé dimanche des balais sur la tombe de Thomas Sankara pour le 65e anniversaire de sa naissance, un geste symbolique visant à demander "justice" pour l’ex-président du Burkina Faso, tué lors du putsch de 1987.
"Le balai a une symbolique pour certaines ethnies. C’est demander à celui qui est mort de désigner les auteurs de sa mort. C’est un appel à la réouverture du dossier Sankara", a expliqué le rappeur Smockey, fondateur du "Balai citoyen", un mouvement de la société civile.
Ce mouvement a été très actif dans la chute du président Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre par la rue alors qu’il voulait réviser la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
M. Compaoré était arrivé au pouvoir en 1987 lors d’un coup d’Etat contre Thomas Sankara, tué lors de ces événements.
Avec la chute de M. Compaoré, "nous avons réussi à obtenir une première étape de la victoire. Nous sommes à la seconde, celle de la justice. La troisième qui suivra sera celle de la revalorisation de l’image (de Sankara, ndlr) ainsi que l’enseignement de ses idées", a énuméré Smockey.
Derrière lui, des balais étaient déposés sur la tombe de Sankara ainsi que sur celles des douze hommes tombés avec lui lors du coup d’Etat du 15 octobre 1987.
Thomas Sankara, révolutionnaire et chantre du panafricanisme, s’est imposé comme la référence politique majeure des manifestants qui ont chassé le président Compaoré.
L’assemblée réunie dimanche autour de sa tombe, qui comptait des hommes politiques mais surtout des militants du "Balai citoyen", a appelé les autorités à passer "des paroles aux actes".
Le nouveau président Michel Kafando, en place pour un an, a promis des investigations pour identifier sa dépouille, une demande de longue date de la famille Sankara. Des doutes existent sur le fait que le corps enterré soit bien le sien.
Le dossier Sankara "sera entièrement rouvert et la justice sera rendue", a aussi affirmé M. Kafando.
"On veut savoir ce qui s’est passé le 15 octobre 1987. Pourquoi avez-vous arrêté notre espoir ?", a lancé le musicien Sams’K le Jah, co-fondateur du "Balai citoyen".
AFP