Près de quatre ans après avoir atteint la cible mondiale relative à l’eau potable définie dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et alors que l’Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré que l’eau était un droit fondamental, plus de 750 millions de personnes, pauvres pour la plupart, ne possèdent toujours pas ce bien de première nécessité, a déclaré l’UNICEF à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau.

Selon les estimations de l’UNICEF et de l’OMS publiées en 2013, quelque 768 millions de personnes, un nombre stupéfiant, n’ont pas accès à l’eau potable, ce qui entraîne chaque année la maladie ou la mort de centaines de milliers d’enfants. La plupart de ces gens sont pauvres et vivent dans des zones rurales isolées ou dans des taudis urbains.

L’UNICEF estime que 1 400 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de maladies diarrhéiques liées à l’absence d’eau salubre, d’assainissement adéquat et d’hygiène. En Guinée, plus de 100 enfants meurent sur 1000 nouveau-nés ce qui signifie que 53 000 enfants meurent chaque année ou 145 enfants chaque jour.

« Riche ou pauvre, tout enfant a le droit de survivre, d’être en bonne santé et d’avoir un avenir, a dit Sanjay Wijesereka, le chef des programmes mondiaux d’eau, d’hygiène et d’assainissement à l’UNICEF. La communauté internationale ne doit pas relâcher ses efforts tant que chaque homme, femme et enfant, ne disposera pas de l’eau et de l’assainissement qui lui est dû en tant que droit fondamental. »

En Guinée, l’UNICEF et ses partenaires travaillent dur pour améliorer l’accès à l’eau propre et sûre qui est un défi majeur dans ce pays. Nous soutenons les partenaires avec des projets de forage manuel qui incluent la construction des outils, la cartographie des sites potentiels, et les tests de l’eau. En conséquence, des centaines de nouveaux points d’eau seront mis en place dans un avenir proche. En 2014, l’UNICEF va assurer la réhabilitation ou la mise en place de 200 forages — 100 conventionnels et 100 manuels.

Ce mois-ci, l’UNICEF et le SNAPE (le Service National pour l’Aménagement des Points d’Eau) ont réalisé un projet pilote pour mettre sur la carte les points d’eau dans quatre districts. Avec suivi en temps réel de toutes les pompes et les puits, le Service National pour l’Aménagement des Points d’Eau sera en mesure de répondre beaucoup plus vite à des problèmes techniques qui se posent.
En outre, l’UNICEF Guinée a profité de la vaste campagne de vaccination contre la rougeole pour distribuer du chlore et du savon aux familles et promouvoir les pratiques de lavage des mains et l’hygiène. A travers l’approche Assainissement Total Piloté par les Communautés (ATPC) nous faisons aussi la promotion de la construction des latrines pour aider à prévenir la contamination des eaux souterraines et la propagation des maladies comme le choléra. Nous travaillons aussi pour changer les attitudes en faveur de l’hygiène.

" Il y a des enfants en Guinée qui meurent chaque jour parce qu’ils n’ont pas accès à l’eau potable. Nous avons pris des mesures d’avant-garde dans l’amélioration des installations d’eau ici en Guinée », a déclaré Dr Mohamed Ag Ayoya, Représentant de l’UNICEF Guinée, " mais nous n’avons pas encore tourné la page. Même dans les endroits où de nouveaux points d’eau ont été établies, l’eau est contaminée à la maison ou pendant le transport en raison des pratiques sanitaires extrêmement pauvres".

La cible OMD relative à la salubrité de l’eau a été atteinte et dépassée en 2010, lorsque 89 pour cent de la population mondiale a eu accès à des sources améliorées d’eau potable telles que des canalisations, des trous de sonde équipés de pompes et des puits protégés. Toujours en 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré que l’eau potable et l’assainissement étaient des droits de l’homme, ce qui veut dire que chaque personne doit y avoir accès. Les populations les plus pauvres de la planète se voient pourtant toujours dénier ce droit fondamental.

« Ce qui est frappant, choquant peut-être même, a ajouté M. Wijesereka, c’est que même dans les pays à revenu intermédiaire, il y a des millions de pauvres qui n’ont pas accès à de l’eau salubre. Nous devons cibler les groupes marginalisés, que l’on oublie trop souvent, ceux qui sont les plus difficiles à atteindre, les plus démunis et les plus désavantagés. »

D’après les estimations de l’UNICEF et de l’OMS, dix pays abritent près des deux tiers de la population mondiale qui n’ont pas accès à des sources améliorées d’eau potable : la Chine (108 millions), l’Inde (99 millions), le Nigéria (63 millions), l’Éthiopie (43 millions), l’Indonésie (39 millions), la République démocratique du Congo (37 millions), le Bangladesh (26 millions), la République-Unie de Tanzanie (22 millions), le Kenya (16 millions) et le Pakistan (16 millions).

Les femmes et les filles sont touchées de façon disproportionnée par le manque d’accès à l’eau potable, selon l’UNICEF. Ce sont elles qui accomplissent quelque 71 pour cent des corvées pour la collecte de l’eau.

La programmation de l’UNICEF dans les secteurs WASH (eau/assainissement et hygiène) concerne une centaine de pays et de nouvelles approches comme des forages peu coûteux et une planification communautaire de la salubrité de l’eau permet d’alimenter en eau salubre des familles qui vivent dans certaines des régions les plus isolées du monde. Ainsi, au Pakistan, l’UNICEF utilise depuis 2012 des trous de sonde creusés sans machine pour alimenter en eau salubre quelque 100 000 personnes. Le projet « WASH à l’école » qu’appuie l’UNICEF a fourni de l’eau salubre et des installations d’assainissement et d’hygiène à des millions d’écoliers dans le monde.

Cette semaine, l’UNICEF a lancé une campagne mondiale dans les médias sociaux pour exiger qu’on intervienne en faveur des 768 millions de personnes qui n’ont pas accès à une eau salubre. Les utilisateurs de Facebook, Twitter et Instagram seront priés de dire ce que l’eau représente pour eux à travers des photographies, en utilisant le hashtag #LEauEst pour aider à faire comprendre ce que cela signifie de vivre sans avoir accès à de l’eau potable.
L’émir souaré
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