Nous sommes le 22 décembre. Une date historique marquant la mort du feu général Lansana Conté, président de la Guinée de 1984 à 2008. 9 ans après son décès, cette date passe inaperçu dans le pays.
La quasi-totalité des citoyens se souviennent à peine du jour auquel »le père » de la démocratie guinéenne a tiré sa révérence. L’ancien tirailleur sénégalais est malgré tout, celui qui, en l’an 2005, a libéralisé les ondes en Guinée permettant ainsi aux médias privés d’émettre de façon libre et légale.
Muni d’un courage rare et d’une bravoure militaire, Lansana Conté qui s’est éteint à l’âge de 74 ans avait gouverné pendant 24 ans avec un refus catégorique d’accepter une quelconque relativité de son pouvoir.
Il a lutté pendant des années contre le diabète qui avait apporté un changement dans sa vie. Avec ses crises diabétiques à répétition, il a vécu pendant la dernière année de sa vie en silence dans le souci de ne pas se laisser abattre.
A cette date, aucune commémoration grandiose officielle n’est faite. Mais dans son village natal à Bouramaya dans la préfecture de Dubréka, une cérémonie de commémoration est organisée par ses parents et ses anciens collaborateurs.
Pour cette année, la cérémonie commémorative s’est caractérisée par une morosité et un délaissement total. Aucune personnalité représentant l’Etat qu’il a tant servi n’était présente et certains de ses collaborateurs qui ont brillé par leur absence se sont fait représenter par leurs subordonnés.
Cet état de fait ne traduit –il pas la pensée selon laquelle, « en Guinée, l’on ne reconnait presque pas les biens faits et les mérites des gens que de leur vivant ?» C’est en tout cas ce que pense certains observateurs.
Est-ce une politique pour faire taire le nom du feu général Lansana Conté pour de bon ? En tout cas, à l’allure où vont les choses, c’est cette impression que donne le peuple guinéen.