A l’occasion de la sortie de son dernier album »Arsikè » le mois dernier, l’artiste Fadjidhi s’était entretenu avec l’équipe de votre quotidien en ligne guineediversite.com, un entretien au cours duquel le chanteur a pointé un doigt accusateur à l’Etat concernant les difficultés liées à l’évolution de la culture guinéenne.
Au cours de cet entretien, Fadjidhi a fait savoir que les artistes guinéens se prennent au sérieux plus qu’avant. C’est pourquoi dit-il, chacun essaye de s’afficher sur le plan international. Pour lui, il existe de nos jours de véritables jeunes talents en Guinée :
« Pour l’instant, on n’a pas nos mégas stars en Guinée, mais il y a de l’espoir. Ce n’est pas la volonté des artistes qui manquent, parce qu’ils investissent leurs propres argents dans des morceaux en espérant que ça va marcher, au lieu de s’acheter des chaussures. Mais il y a un manque de volonté politique, car l’Etat ne ce souci pas du secteur culturel… » Dit-il.
Il affirme par ailleurs, qu’un artiste a besoin de stabilité et d’éléments qui puissent l’aider à améliorer son boulot. Il n’a pas besoin qu’on lui donne de l’argent, parce qu’à chaque fois que tu donnes de l’argent à un artiste, tu l’appauvris mentalement.
« Notre argent, on le gagne en faisant des concerts. Donc faites nous des salles de spectacles, de grands studios d’enregistrement et nous mettre en contact avec de grandes structures à l’international qui puissent venir de temps en temps assister nos festivals ou d’autres événements au cours desquels les artistes guinéens se feront distinguer. »
Pour lui, il y a un problème de formation dans le milieu culturel. On ne citera pas deux ou trois bons ingénieurs de son guinéen au pays. Les meilleurs réalisateurs de clip ne sont pas des guinéens. Ici tout est à refaire sur ce plan.
Poursuivant son intervention, il a laissé entendre que du côté de l’Etat il y a une volonté de non accompagnement. « Pendant le premier régime, le feu président Ahmed Sékou Toure avait ses ennemis, mais tout le monde sait qu’il se donnait à fond pour la culture guinéenne ».
« On veut voir notre culture rayonner et pour cela il faut que l’Etat mette des moyens. Il doit donc s’impliquer et il doit avoir des hommes de culture dans le système culturel… mettez un rappeur quelque part au ministère de la culture pour s’occuper de la musique urbaine, parce qu’il sera en contact avec des gens qu’il connait, pas des personnes qui sont en costume cravate qui pensent être au- dessus des artistes de la musique urbaine et leur donner un poste où les artistes ne peuvent pas aller les rencontrer pour discuté des choses sérieuses par rapport à leur domaine musical. » A-t-il recommandé.