L’auteur du coup d’Etat militaire de mars 2012 qui avait plongé le Mali dans le chaos, Amadou Sanogo, incarcéré depuis fin 2013, a entamé une grève de la faim pour protester contre son transfèrement de Bamako à Sélingué (sud), a annoncé jeudi son avocat à l’AFP.
« Pour protester contre son transfèrement, en réalité une déportation à Sélingué, mon client a entamé une grève de la faim mercredi soir », a déclaré l’avocat Me Touré Harouna.
Un proche collaborateur du juge Yaya Karembé, qui est à l’origine de l’incarcération de Sanogo et de plusieurs de ses hommes, affirme qu’il s’agit d’un transfèrement « tout à fait légal ». Sélingué est une localité située à 140 km au sud de Bamako.
Amadou Sanogo et une vingtaine de ses proches sont inculpés et incarcérés pour « complicités d’enlèvement, enlèvement et assassinats ».
Le 4 décembre 2013, une semaine après l’arrestation de Sanogo, un charnier de 21 corps, sans doute des militaires considérés comme proches de l’ex-président Amadou Toumani Touré renversé le 22 mars 2012, avait été découvert à Diago, près de Bamako.
Le 17 décembre, quatre autres corps susceptibles d’être eux aussi ceux de militaires tués avaient également été exhumés suivant des informations recueillies lors d’interrogatoires liés à l’affaire Sanogo.
Dans les mois qui ont suivi le coup d’Etat, Sanogo et ses hommes se sont rendus coupables de nombreuses violences commises contre des militaires considérés comme fidèles au président renversé, ainsi que contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile.
Le putsch mené par Sanogo, alors un obscur capitaine ensuite promu général avant de tomber en disgrâce, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés.
Ces groupes ont occupé cette région pendant plus de neuf mois avant d’en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée à l’initiative de la France le 11 janvier 2013 et toujours en cours.
Maliactu avec AFP