Dans un courrier adressé à Macky Sall, dont "Jeune Afrique" révèle en exclusivité la teneur, Abdoulaye Wade décline l’invitation de son successeur au sommet de la Francophonie qui se tient à Dakar à la fin du mois.
Rentré à Dakar vendredi dernier, Abdoulaye Wade n’a pas l’intention d’enterrer la hache de guerre. Le 11 novembre, l’ancien président a reçu une invitation de Macky Sall pour assister à la cérémonie d’ouverture du XVe sommet de la Francophonie. Quatre jours plus tard, il a adressé à son successeur une fin de non-recevoir.
"Comment voulez-vous que je sois à vos côtés au moment où, de votre propre fait, […] mon fils Karim boucle ses deux années d’emprisonnement ?", interroge l’ancien chef de l’État en préambule. "Comment tenir de telles assises en refusant, depuis deux ans, la liberté de déplacement à quelque 27 citoyens […], simplement parce qu’ils avaient été des collaborateurs du président, faisant ainsi du Sénégal, sous votre présidence, une immense prison pour vos adversaires politiques."
"Le reste, je m’en expliquerai dans quelques jours"
À 48 heures du rassemblement organisé par le Parti démocratique sénégalais (PDS) le 21 novembre à Dakar, que Macky Sall avait d’abord prétendu interdire du fait de l’imminence du sommet de la Francophonie mais qui a finalement été autorisé par le préfet de Dakar, Abdoulaye Wade, fidèle à son long parcours d’opposant, décoche donc une flèche empoisonnée au président, concluant dans sa missive : "Le reste, je m’en expliquerai dans quelques jours."
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