Les Bissau-guinéens ont voté dimanche, dans le calme la plupart du temps, pour le second tour de l’élection présidentielle, dans l’espoir de ramener la stabilité dans leur pays deux ans après l’énième coup d’Etat de son histoire.
A Bissau, le dépouillement a débuté juste après la fermeture des bureaux de vote prévue à 18H00 (locales et GMT), selon un journaliste de l’AFP, qui a vu certains bureaux fermer en avance, faute d’électeurs.
Les opérations de vote, qui avaient débuté à 07H00 dans plus de 3.000 bureaux à travers le pays, se sont déroulé "normalement" en général dans la capitale et en province, selon la Commission nationale électorale (CNE). Une de ses responsables, Catia Alléluia Lopes, avait indiqué que "60 à 65% des inscrits" avaient voté vers 15H30.
Le premier tour, organisé en même temps que des législatives le 13 avril, avait connu un taux de participation de 89,29%, un record d’après la CNE.
Près de 800.000 électeurs sont appelés à choisir entre José Mario Vaz, dit "Jomav", 57 ans, du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, première formation du pays), et Nuno Gomes Nabiam, 51 ans, sans étiquette mais notoirement soutenu par le Parti de la rénovation sociale (PRS, deuxième formation du pays) et des chefs de l’armée.
Après avoir voté, José Mario Vaz, ex-ministre des Finances réputé bon gestionnaire, a dénoncé des "intimidations", incluant des agressions physiques, à l’encontre de ses partisans par des "gens armés". Dans des communiqués distincts, le PAIGC et la Ligue bissau-guinéenne des droits de l’Homme (LBGDH) ont parlé de trois pro-Vaz agressés samedi à Bissau et de 15 dimanche à Bafata (est).
Nuno Nabiam, directeur national de l’aviation civile depuis 2012, s’est déclaré confiant en sa victoire après avoir voté.
Il a nié être le candidat de l’armée en dépit de sa proximité bien connue avec le haut commandement militaire. "L’armée n’a pas de candidat. Et on me colle cette étiquette à tort", a-t-il lancé.
L’entourage de Nuno Nabiam a par ailleurs dénoncé une tentative de corruption de ses partisans dans la nuit de samedi à dimanche à Bafata.
Le scrutin doit permettre de ramener la stabilité en Guinée-Bissau deux ans après un coup d’Etat militaire qui, le 12 avril 2012, a renversé le régime du PAIGC entre les deux tours d’une présidentielle, interrompue du même coup.
Plusieurs organisations nationales et internationales, dont la Commission économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine (UA), avaient déployé des observateurs pour superviser le scrutin.
Aux candidats et à leurs partisans, "nous demandons (…) de s’abstenir de toute proclamation prématurée du résultat", a exhorté samedi l’ex-président mozambicain Joaquim Chissano, de l’UA, au nom des chefs des observateurs.
Les résultats doivent être proclamés dans les cinq jours qui suivent le scrutin, selon la loi.
Avec AFP

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