Muet depuis plusieurs jours alors que la guerre des clans fait rage en vue de la présidentielle du 17 avril, le président Bouteflika a pris publiquement, mardi, la défense du DRS et de l’armée, et dénoncé un "processus de déstabilisation" contre les institutions algériennes.
Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, Abdelaziz Bouteflika est sorti du silence. Le président algérien a publié, mardi 18 février, un communiqué dans lequel il dénonce "un processus de déstabilisation bien élaboré" et prend publiquement la défense du puissant Département du renseignement et de sécurité (DRS) et de l’Armée nationale populaire (ANP).
"Les conflits fictifs fomentés entre les structures de l’Armée nationale populaire relèvent d’un processus de déstabilisation bien élaboré par tous ceux que le poids de l’Algérie et son rôle dans la région dérangent", a indiqué le chef de l’État dans cette déclaration diffusée à l’occasion de la commémoration de la journée nationale du "chahid" (martyr). Selon lui, "ce processus peut, malheureusement, être favorisé par le comportement irresponsable des uns et le manque de maturité des autres, sous l’influence des différents volets de la guerre médiatique menée présentement contre l’Algérie, la présidence de la République, l’Armée nationale populaire et le Département du renseignement de la sécurité".
Saadani, Toufik et le DRS
Dans le viseur présidentiel : Amar Saadani, secrétaire général du Front de libération national (FLN), qui avait appelé à la démission du général Toufik, chef du DRS. Après le dramatique crash aérien du mont Fertas, Abdelaziz Bouteflika avait déjà subtilement recadré le leader contesté du parti majoritaire. Dans un entretien accordé début février au site Tout sur l’Algérie, le chef du parti présidentiel avait réclamé la démission du patron du DRS, accusé de n’avoir jamais réussi à établir la sécurité dans le pays.
Pour la première fois, et alors que la guerre des clans fait rage à la tête de l’État algérien depuis plusieurs semaines, le président Bouteflika prend publiquement la défense du DRS. "Le Département du renseignement et de la sécurité reste pleinement mobilisé pour la bonne exécution des missions qui lui incombent, à l’instar des autres composantes de l’Armée nationale populaire", souligne-t-il dans son communiqué. Et d’ajouter : "contrairement aux allégations et aux spéculations rapportées par voie de presse au préjudice de la stabilité de l’État et de l’Armée nationale populaire, le Département du renseignement et de la sécurité reste pleinement mobilisé pour la bonne exécution des missions qui lui incombent".
Bouteflika fait ici probablement allusion aux informations publiées dans la presse locale, notamment le journal arabophone El Khabar qui, dans son édition du 6 février, avait indiqué que le président préparait un décret visant à limoger le général Toufik et une centaine d’officiers du DRS.
Source Jeuneafrique

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