Un centre d’isolement pour patients a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche à Monrovia par des hommes armés qui affirmaient ne pas croire à Ebola. Dix-sept personnes testées positif au virus ont pris la fuite.
"Il n’y a pas d’Ebola" dans le pays. C’est en scandant ces mots que des hommes armés ont attaqué un centre d’isolement pour patients à Monrovia, la capitale libérienne, dans la nuit de samedi 16 à dimanche 17 août.
Selon des témoins de la scène, les assaillants ont cassé les portes et pillé les lieux, provoquant la fuite des malades. D’après le secrétaire général des travailleurs de la santé au Liberia George Williams, 29 personnes avaient été admises dans le centre, où elles suivaient des traitements préliminaires avant leur évacuation dans un hôpital, puisqu’elles avaient toutes été testées positif à l’Ebola.
Parmi elles, 17 ont fui lors de l’assaut, neuf sont mortes il y a quatre jours et trois autres ont été hier [samedi] emmenées de force par leurs parents" vers une destination inconnue, a-t-il affirmé.
Des mots hostiles à la présidente libérienne
Le père d’un patient a raconté que son fils avait été emmené dans le centre quatre jour plus tôt, que le personnel lui disait chaque jour qu’il se portait bien mais que, le matin de l’assaut, la sécurité lui avait dit qu’il ne pouvait entrer parce que le camp avait été attaqué. "Je ne sais pas où il est et je suis désorienté. Il ne m’a pas appelé depuis qu’il a quitté le centre. Toutes les infirmières sont parties. Est-ce que je saurai où se trouve mon fils ?", a-t-il ajouté
Un autre témoin a fait savoir que les individus, la plupart jeunes, étaient armés de gourdins quand ils se sont introduits de force dans ce lycée de la banlieue de Monrovia, récemment choisi par les autorités sanitaires pour isoler les personnes présentant des symptômes de la fièvre hémorragique Ebola. Infirmiers et malades ont alors pris la fuite. Les assaillants auraient crié des mots hostiles envers la présidente libérienne Ellen Jonhson-Sirleaf, selon ce même témoin.
Un responsable du ministère libérien de la Santé a ajouté que les assaillants avaient emporté des médicaments, des matelas et des couvertures. Une partie du matériel avait cependant été restituée lundi matin et certains patients s’étaient présentés aux autorités pour poursuivre leur traitement. Le quartier qui abrite le centre est considéré comme un des épicentres de l’épidémie dans la capitale. Des habitants ont affirmé s’être opposés à son implantation.
"Cette affaire d’Ebola, on n’y croit pas"
"On leur a dit de ne pas [installer] leur camp ici. Ils [les responsables] ne nous ont pas écoutés. Ils n’ont qu’à aller construire leur camp d’isolement ailleurs. Cette affaire d’Ebola, on n’y croit pas", a affirmé un jeune habitant du quartier qui n’a pas voulu décliner son identité.
Par ailleurs, à Freetown, la capitale de la Sierra Leone, un homme de 25 ans soupçonné d’avoir été infecté par le virus, s’est brièvement échappé samedi soir du centre d’isolement où il séjournait, a indiqué le porte-parole du ministère sierra-léonais de la Santé, Sidi Yahya Tunis.
Il "a été pendant environ une heure en dehors" du centre avant d’être retrouvé sur une route menant à l’intérieur du pays, a précisé le porte-parole. Selon un témoin, "il n’a pas opposé de résistance quand il a été appréhendé" et "est calmement entré dans le véhicule" des autorités sanitaires.
L’épidémie d’Ebola, la plus grave depuis l’apparition de cette fièvre hémorragique en 1976, continue de faire rage en Afrique de l’Ouest. Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle aurait fait 1 145 morts depuis le début de l’année.

(Avec AFP)

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