Les notions de technologies de l’information et de la communication (TIC) et de nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) regroupent les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations, principalement de l’informatique, de l’Internet et des télécommunications.
Par extension, elles désignent leur secteur d’activité économique. Cette définition des NTIC positionne cette industrie comme support de l’industrie du contenu numérique.
Au jour d’aujourd’hui, le Pular n’est pas en marge de cette nouveauté. A l’instar du logiciel de traitement de texte Abiword, la sortie de Firefox, le célèbre navigateur web de Mozilla, est une percée majeure dans l’intégration de la langue Pulaar dans les nouvelles technologies. C’est en 2010   que le réseau Africain de Localisation des logiciels Open Source (ANLOC)  a proposé aux membres de Pulaagu d’attaquer la forteresse Firefox après le succès qu’ils ont enregistré dans la localisation de multiples logiciels dont Abiword, TuxPaint (programme de dessin numérique pour enfants), Virtaal (outils de traduction assistée par ordinateur et compatible gettext) pour n’en citer qu’un petit nombre.
Firefox étant un logiciel majeur dans le monde de l’internet. Il ne s’agissait point d’un travail fait en quelques mois, considérant les quelques dix mille «chaines» à localiser. Mais, fort de leurs expériences dans les travaux précédents où ils ont reçu les félicitations du groupe ANLOC (sponsorisé par le gouvernement Canadien), ils se sont attelés à la tâche d’emblée. Puis leur obstination méthodique à relever le défi de la modernisation du Pulaar a fait le reste !
C’est en avril 2011 que la première version de Firefox en Pulaar a vu le jour. Cette version était une première mouture de la future version béta toujours en développement à l’époque. Elle n’était pas destinée au grand public car réservée aux connaisseurs et autres développeurs afin de corriger les premiers bogues, incohérences et autres erreurs de traduction, voire de frappe.
Le 5 juin 2012 est une date mémorable pour le groupe Pulaagu et les amoureux de la langue peule. C’est ce jour que la nouvelle est tombée: Mozilla a donné le feu vert pour la sortie de la version en Pulaar de Firefox. Après plusieurs mois d’utilisation, cette version est appelée à évoluer en une version définitive.
Cependant, la sortie de Firefox est loin d’être le dénouement de cette belle aventure. En effet, tout programme informatique digne de ce nom doit être accompagné d’un support technique complet et efficace afin de pallier aux incontournables difficultés que rencontreront les utilisateurs du produit final. C’est à ce titre qu’ils ont annoncé la création du support technique pour cette version de Firefox en Pulaar.
Hébergé chez Mozilla à l’adresse http://support.mozilla.org, c’est un site qui utilise les dernières technologies en matière de travail collaboratif, de statistiques et d’intercommunication pour assurer aux utilisateurs une aisance inégalée dans leur recherche de solutions, d’astuces et d’informations pour une meilleure expérience de l’utilisation de Firefox.
Le support se veut avant tout un lieu d’échange où les contributeurs répondent aux questions des utilisateurs pour les aider à résoudre leurs problèmes, mais aussi une gigantesque base de connaissances (Ruttorde Ganndal) dans laquelle des milliers d’articles proposent des solutions, tutoriels et guides pour faciliter la recherche par les utilisateurs eux-mêmes. Un outil de recherche avancé permet de trouver des réponses de manière intelligente et intuitive et ceci en un temps record. Cinquante vidéos pour maitriser Firefox en Pular sont déjà disponibles sur le canal Youtube de Pulaagu.
Le Premier Smartphone en pular «Bientôt »
«Nous en avons rêvé, Mozilla l’a fait! Après plus de deux ans et demi de travail, le développement du projet Firefox OS, le système d’exploitation pour Smartphone développé par la Mozilla Foundation est entré dans sa phase finale. En effet, après avoir présenté le nouvel OS sous simulateur à Johannesbourg en janvier, nous avons l’honneur d’annoncer que Mozilla vient de sortir la version Developer Preview de son futur Smartphone embarquant Firefox OS. Cerise sur le gâteau, cette version est un prototype développeur entièrement à la merci des développeurs d’applications mais aussi à tous les contributeurs de Mozilla qui ont fait aboutir ce projet dont le nom de code est B2G (Boot to Gecko).
C’est justement ce privilège que nous avons eu d’être parmi les premiers à obtenir le téléphone fabriqué par la firme Geeksphone. Sans tarder, les membres du pulaagu se sont attelés à la tâche de reprogrammer le GUI (interface utilisateur) pour inclure la langue Pulaar dans le système.
Notons que Firefox OS sera déployé en priorité dans les pays émergents notamment le Brésil, l’Argentine et d’autres pays de l’Asie du Sud. Mais pulaagu a tenu à fournir les efforts nécessaires pour que le Pulaar puisse être la première langue africaine à être officiellement supportée par Firefox OS.
Dès qu’ils (les membres du pulaagu) ont reçu les deux prototypes, le travail de bidouillage a commencé sous Linux. Il fallait avant tout activer toutes les fonctionnalités du téléphone permettant de le connecter à la console de Linux. Il s’en est suivi quelques heures de commandes barbares et incompréhensibles et enfin le fameux adb shell start b2g qui annonce la fin du flashage et hop.
Un redémarrage rapide nous révèle un premier menu en langue Pulaar-Fulfulde, dénomination officielle de la langue Pulaar dans les produits Mozilla. Un système d’exploitation qui change la donne. Développer, téléphoner à votre aise avec un menu pular-fulfulde sur un Smartphone High tec».
Microsoft au service du Pular
Entrer du texte en Pular sur un ordinateur a été un défi qui en faisait pâlir plus d’un pendant plusieurs années, bien après l’avènement des nouvelles technologies. Les défis à relever étaient multiples: permettre à tout un chacun d’utiliser l’ordinateur pour créer des  documents électroniques en Pular-fulfulde mais aussi  permettre aux éditeurs et aux organes de presse de créer des mises en pages ultra-riches tant sur le plan graphique que typographique.
Puis, lorsque le réseau internet s’est propagé dans le monde pour atteindre nos contrées, un autre besoin s’est fait sentir: permettre au texte écrit en Pular de traverser la toile en conservant ses caractéristiques propres, y compris l’affichage des caractères spécifiques que nous connaissons tous aujourd’hui: W(Š), S(•), K(J), et ´(³).
Tous ces défis sont maintenant derrière nous! Le Pular s’écrit, se publie, et s’affiche à merveille sur n’importe quel ordinateur et à travers internet grâce à la détermination des promoteurs du pulaar et Microsoft de faire de notre langue une langue de science et de progrès.
D’abord, les premières polices de caractères furent créées  sous Windows en 1996. A l’époque, des machines mécaniques onéreuses étaient utilisées pour taper du Pular sur du papier.
Les 4 caractères Pular étaient commandés en Suisse coutaient une fortune. Il n’y avait qu’une seule police pour taper du texte en Pular mais sur les ordinateurs McIntosh. Il y avait aussi une rare police TTF qui circulait sur des disquettes et dont l’origine n’était pas très connue. A part ces deux « solutions », il fallait ruser pour publier du texte en Pular sur papier.
Depuis l’abandon des caractères dit «du Caire», il n’y a jamais eu de solution pour vulgariser l’entrée de texte sous Windows, qui est, il faut le reconnaître, le système d’exploitation le plus répandu chez nous!
Une des «solutions» trouvées par certains éditeurs était d’écrire par exemple un B et de compléter le crochet à la main pour obtenir, de même pour y aussi pour obtenir, et ainsi de suite… Je vous laisse imaginer l’intervention manuelle pour corriger un journal de seulement 4 pages!
Les choses ont changé depuis, et de manière radicale ! Les promoteurs de la langue ont mis à la disposition du public Pular plus de 12 polices différentes (ful2, fulsere,…) pour effectuer différentes tâches: courrier, titrage, affichage et édition. La solution internet a été aussi développée par nos soins.
Pour envoyer un courrier électronique, il n’y avait qu’une solution à l’époque: il fallait que les deux correspondants ou plus disposent chacun des mêmes polices utilisées pour créer le dit texte. Sinon, les caractères ne peuvent s’afficher; ils sont remplacés par des «carrés»! Pire encore, la plupart des outils internet tels que la messagerie instantanée et les navigateurs ne les reconnaissaient pas.
Après quelques années, Microsoft, afficha dans «Symbole» le standard Unicode qui regroupe tout le codage des caractères des langues usuelles dont ceux du Pular. La norme Unicode consiste à attribuer un numéro unique à chaque caractère existant pour permettre à tous les systèmes de l’identifier de manière précise. En réalité, un ordinateur ne sait pas ce qu’est un caractère. Avant l’adoption de la norme Unicode, on attribuait un numéro à chaque touche du clavier.
Puis, on indiquait à la police le caractère (associé à ce caractère par codage de la police) à afficher lorsqu’on appuie sur une touche ou une autre. Chaque langue donc avait sa propre solution, vu que la liberté d’associer le caractère voulu à une touche de clavier quelconque était sans limites.
Et bien! Voici le Pular, autre fois «lointain» aujourd’hui «plus proche» de vous.
Mamadou Aguibou Sow (Mo Kuletee)
Chargé de la Recherche Appliquée, AGUIPELLN
00224  657  648 40

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