Les Algériens votent ce jeudi pour élire leur président lors d’un scrutin a priori sans surprise, le sortant Abdelaziz Bouteflika, qui a voté en fauteuil roulant, apparait comme le favori.
M. Bouteflika, souriant, est arrivé en fauteuil roulant à l’école Bachir El Ibrahimi à El Biar, sur les hauteurs d’Alger, entouré de deux de ses frères, dont Saïd, son conseiller spécial à qui l’on prête d’immenses pouvoirs, et d’un jeune neveu.
Il a salué la presse de la main droite avant de se rendre dans l’isoloir, accompagné d’un homme. Il s’est ensuite laissé photographier tenant l’enveloppe entre ses doigts avant de la glisser dans l’urne, puis est parti sans faire de déclaration.
Les bureaux de vote doivent fermer à 19H00 (18H00) et les résultats doivent être proclamés officiellement vendredi.
Après avoir entretenu un certain suspense, la presse semblait déjà se résigner à une reconduction inéluctable de M. Bouteflika pour un quatrième mandat de cinq ans
– Conjurer le mauvais sort –
Sur le terrain, plus de 260.000 policiers et gendarmes ont été déployés pour assurer la sécurité de près de 23 millions d’électeurs appelés à voter dans 50.000 bureaux en faveur de l’un des six candidats en lice, dont l’ex-Premier ministre Ali Benflis et une femme, la députée trotskyste Louisa Hanoune.
A Alger, certains policiers étaient armés de kalachnikov ou de fusils à pompe.
A Rais, un village de la banlieue d’Alger victime de l’un des pires massacres des années 1990, les électeurs ont expliqué choisir la stabilité et la paix. Redouane, 44 ans, a ainsi voté sans grande conviction: "C’est juste une façon de conjurer le mauvais sort" car "j’ai peur de l’instabilité, de revivre l’horreur".
Arrivé au pouvoir en 1999, M. Bouteflika a été l’un des artisans de la réconciliation après la guerre civile. A 77 ans, il souffre désormais de séquelles d’un AVC subi il y a un an ayant réduit ses capacités d’élocution et de mobilité, et n’a pas mené lui-même campagne.
Avec AFP