La Centrafrique a porté plainte cette semaine à Paris contre François Bozizé, pour obtenir une enquête sur les biens qui auraient été acquis par l’ex-président et son entourage, ont indiqué vendredi à l’AFP des sources concordantes qui confirmaient une information de L’Obs.
Une source judiciaire a indiqué que cette plainte était à l’étude au parquet national financier (PNF), qui peut décider d’ouvrir une éventuelle enquête préliminaire ou de classer. Elle vise des propriétés immobilières appartenant à François Bozizé, à son entourage ou à d’anciens alliés politiques, ainsi que des véhicules de luxe et des avoirs bancaires, a précisé une source proche du dossier.
"Cette plainte est inédite car elle vise à la fois des faits de corruption et de biens mal acquis, les deux principaux outils d’appauvrissement d’un pays quand il est sous la coupe d’un clan", a commenté l’avocat de la Centrafrique, Me William Bourdon.
François Bozizé avait été renversé en mars 2013 par l’ex-rébellion Séléka, à dominante musulmane dans un pays très majoritairement chrétien. Elle avait été chassée à son tour du pouvoir en janvier 2014. François Bozizé avait pris le pouvoir en 2003 après avoir renversé Ange-Félix Patassé.
Selon la source proche du dossier, les autorités centrafricaines jugent, dans leur plainte, "fort probable (…) que ce patrimoine a été financé par des moyens illicites" et que les comptes bancaires "aient été alimentés par des revenus frauduleux" tout comme les véhicules. Selon cette source, la plainte évoque notamment des pots de vin qui auraient pu être versés dans le cadre de contrats miniers et de cession de droits d’exploitation. L’un d’eux, qui concerne la société Areva, est notamment en cause.
La plainte de la Centrafrique évoque une commission qui aurait été versée sur un compte de Singapour dont l’ayant-droit serait le député-maire UMP de Levallois-Perret, Patrick Balkany. Un paiement intervenu en rétribution d’une médiation pour trouver une issue à un conflit entre Areva et les autorités centrafricaines, explique la source. Sollicités par l’AFP, Patrick Balkany et son avocat, Me Grégoire Lafarge, n’ont pas donné suite.
Autres faits dénoncés dans la plainte, la délivrance de passeports de complaisance contre rémunération, ainsi que des commissions sur des contrats commerciaux. La plainte vise notamment des faits présumés de recel de détournement de fonds publics, d’abus de bien sociaux, d’abus de confiance, de corruption.
JA

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