La guerre des mots est désormais lancée entre l’Honorable Jean Marie Doré et le Ministre de la Communication Alhousseyni Makanéra Kaké.
Le week end dernier Jean Marie Doré avait demandé le limogeage pur et simple au sein du gouvernement du ministre la communication qui, selon ces propos, "l’incompétence a été reconnue par le président Alpha Condé". Après donc cette déclaration, Makanéra Kaké n’a pas tardé à répondre. Lisez !
« Avec tout le respect que je dois au doyen Jean Marie, je pense que l’âge commence à lui jouer des tours. Pour la simple raison qu’on a attribué des allégations au président de la République qui n’a jamais dit que le ministre est incompétent, les archives existent on peut le voir. Le Chef de l’Etat a dit que le ’’ministère de la communication est incompétent, on a remis des émetteurs aux cadres incompétents qui ont endommagé ces émetteurs’’. Et, je voudrais vous dire que ces émetteurs sont venus au mois d’Aout, moi Alhousseyni Makanéra Kaké, n’étais pas ministre encore. On les a installés avant que je ne sois nommé. Et quand je suis arrivé, j’ai trouvé que la plupart étaient en panne.
Mais cela ne veut pas dire que mes prédécesseurs n’étaient pas à la hauteur. Quand on parle de la compétence des techniciens, cela soulève peut-être une problématique au niveau de la formation puisque le ministère de la communication ne forme pas des techniciens, ce département ne recrute même pas. Ce ministère n’utilise que les ressources humaines qu’on met à sa disposition. Et pour terminer avec ce chapitre, je voudrais tout simplement vous dire qu’il y a une différence entre le politique c’est-à-dire le ministre de la communication et les techniciens d’un département. C’est pourquoi un ministre qui prend une décision sur la base d’une note technique d’un de ses cadres, s’il y a des problèmes c’est le cadre qui est beaucoup plus responsable que le ministre.
Ce que j’ai aussi déploré sur la déclaration du doyen Jean Marie, pour quelqu’un qui a été l’un des premiers leaders politiques en Guinée avec le professeur Alpha Condé, député à l’assemblée nationale sous plusieurs mandatures et premier ministre, qui organise une conférence de presse pour dire que tous les jours l’on est en train de tuer des gens. Pendant que lui-même, il revendiquait en disant que le président de la République était son ami, je pense qu’il était plus responsable qu’il demande au chef de l’Etat de faire cesser les tueries au lieu d’organiser des conférences de presse au risque de créer des troubles plus importants que ce s’y passent aujourd’hui.
Je voudrais savoir quelle décision le doyen jean Marie a prise en tant que député de la république pour faire arrêter ces tueries? Quand il dit que son fief électoral c’est la forêt, il a appris la tragédie, mais n’a jamais foulé le sol de Womey et n’a envoyé aucune délégation. Et beaucoup d’autres personnes qui essayent de faire de la récupération politique aujourd’hui étaient ici (Conakry : ndlr). Il serait plus sage d’aller sur le terrain comme nous, nous l’avions fait. Nous, au départ nous n’avions pas été mandatés par le gouvernement pour aller gérer une tragédie. Mais dès que nous l’avions appris à Mamou, parmi les membres du gouvernement nous étions les plus proches des lieux nous avons directement foncé en forêt et cela au risque de notre vie.
Ce qui important aujourd’hui, on avait un objectif à atteindre dont entre autre celui de sauver des portés disparus s’il y avait des vivants, à défaut retrouver les corps, éviter des conflits interethniques et mieux chercher à traquer et à arrêter les coupables de cette tragédie pour qu’ils soient juger et condamner. Quand vous évaluez l’impact de notre mission aujourd’hui vous trouverez que les quatre points ont été atteints à 100%. C’est pourquoi nous remercions le président de l’Assemblée Nationale qui a profité d’une séance solennelle, c’est-à-dire l’ouverture de la session budgétaire pour nous féliciter singulièrement.
Ce qui m’a surpris aussi dans la réaction du doyen Jean Marie Doré, c’est que dans cette mission je n’étais pas seul membre du gouvernement, j’étais en compagnie du Ministre de la Santé Rémy Lamah. Les propos que nous avons tenus, nous les avons dit ensemble, presque chacun a repris ce que l’autre a dit. Mais je suis étonné que dans leurs attaques lui et Holomou Kony Kourouma (député de l’opposition, Ndlr) personne ne cite le ministre de la santé mais plutôt celui de la communication. Alors que pour ça aussi les archives existent. Ce qui dénote une certaine récupération politique qui ne fait pas honneur à la Guinée. Je pense que quand on est un homme d’Etat on doit se mettre au dessus de certaines considérations pour favoriser l’unité nationale. Tout ce que j’ai dis est vérifiable parce que nos interventions étaient publiques et radiodiffusées ».
Bilguissa Diallo