Le ministre des Affaires étrangères ougandais a pris pour un an la présidence de l’Assemblée générale des Nations unies mercredi, faisant fi des critiques adressées à Kampala pour sa législation répressive à l’égard des homosexuels.
Sam Kutesa, qui était l’unique candidat, a été élu par acclamations sans vote, puis félicité par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
La présidence de l’Assemblée générale est revenue à l’Ouganda après que ce pays a été choisi par le groupe régional des Etats d’Afrique. En vertu du système de rotation en cours, le choix pour ce poste revenait cette année au groupe des Etats africains.
"M. Kutesa a une vaste expérience: tour à tour avocat, parlementaire, ministre des Finances et des Affaires étrangères", a déclaré M. Ban.
"Je lui souhaite le plus grand des succès dans ses importantes responsabilités", a-t-il ajouté.
De son côté, M. Kutesa a assuré qu’il comptait faire de la lutte contre la pauvreté et la faim la priorité de son mandat.
Mais son entrée en fonction n’est pas allée sans grincements de dents.
Plus de 13. 200 personnes ont signé une pétition sur internet pour demander que les Etats-Unis, où se trouve le siège de l’ONU, lui retire son visa.
La Human Rights Campaign, une association qui lutte pour les droits des homo-, bi- et transsexuels, a qualifié sa présidence de "tache dans les efforts des Nations unies pour protéger les droits de tous les individus".
Concrètement, l’association lui reproche de soutenir une loi promulguée en février par le président Yoweri Museveni qui criminalise la "promotion" de l’homosexualité et rend obligatoire la dénonciation des homosexuels.
La loi avait provoqué des condamnations internationales.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry l’avait comparée aux législations de l’Allemagne nazie ou du régime d’apartheid en Afrique du Sud et annoncé que les Etats-Unis allaient "revoir" leur coopération avec Kampala.

JA

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