Le gouvernement guinéen a qualifié de "constat d’échec" la décision de l’opposition de suspendre sa participation aux activités de l’Assemblée nationale et de reprendre ses manifestations dans les places publiques et dans les rues.
Dans des déclarations faites à l’AFP, le ministre de la Communication, Alhousseiny Makanéra, a, au nom du gouvernement, dit "regretter" cette mesure.
"Je voudrais simplement vous dire que cette présente démarche de l’opposition est un constat d’échec face à la montée vertigineuse de l’aura du président de la république (ndlr: Alpha Condé) compte tenu des actes positifs qu’il n’a cessé de faire en très peu de temps".
"J’ose croire que le bon sens et la lucidité prévaudront et que l’opposition ne mettra pas à exécution cette présente menace parce que ni elle, ni la majorité présidentielle, encore moins le peuple de Guinée, n’a besoin de cette gestion comme on a géré la période de la transition avec tant de morts, tant de pertes matérielles" a-t-il dit.
Au terme d’une réunion lundi matin au siège de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, l’opposition a décidé de suspendre sa participation aux travaux de l’Assemblée nationale ainsi que la reprise de ses manifestations.
Elle dénonce le non respect de l’accord politique du 3 juillet signé sous l’égide du facilitateur désigné par la communauté internationale, Said Djinnit.
Du côté du gouvernement guinéen, l’on estime que la plupart des points contenus dans l’accord du 3 juillet ont été respectés.
"Il y a 20 points dans l’accord du 3 juillet. Les accords ont été respectés à la lettre. La seule question qui n’est pas évacuée pour l’instant, c’est le point relatif à la sélection d’un nouvel opérateur conformément aux règles et principes des marchés publics en Guinée"; explique le porte-parole par intérim du gouvernement.
"Le gouvernement est ouvert au dialogue, mais il ne va pas se soustraire à l’Assemblée nationale", explique-t-il.
"Pour ce qui est de l’accès aux médias de services publics ou autres, on peut se mettre autour de la table pour discuter, mais ce qui est relatif aux élections, c’est à l’Assemblée nationale", précise le ministre Makanera.
Selon un haut responsable du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, ayant requis l’anonymat, "il est important pour tous les acteurs impliqués dans le processus électoral de renforcer l’Assemblée nationale".
"Je pense qu’il n’y a pas un cadre mieux élaboré que l’Assemblée nationale pour un dialogue politique, surtout en ce qui concerne l’organisation des élections", a-t-il ajouté.
"On est tous convaincu que si la mouvance peut prétendre avoir la majorité, elle est loin d’avoir la majorité des 2/3 capable de changer une loi organique". "Il est donc important de renforcer l’Assemblée nationale et non de quitter cette institution", a conclu le ministre guinéen de la communication.
AFP