Des troupes nigérianes circulent dans le village de Baga le 31 mars 2014. © AFP
Au moins vingt jeunes femmes ont été enlevées samedi dans le nord-est du Nigeria par des membres présumés de Boko Haram. Le rapt s’est produit à côté de Chibok, la ville où plus de 200 lycéennes ont été capturées il y a près de deux mois.
Les chiffres sont encore imprécis, mais au moins une vingtaine de jeunes filles ont été enlevées samedi 7 juin près de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, par des membres présumé du groupe terroriste Boko Haram. Ce nouvel enlèvement s’est produit dans une communauté peule, dans le village de Garkin et ses alentours, à 8 kilomètres de Chibok, où plus de 200 lycéennes avaient déjà été enlevées à la mi-avril.
"Selon les informations disponibles, des hommes armées sont arrivés un peu avant midi (11h00 GMT), et se sont emparés de 20 femmes et trois jeunes hommes qui surveillaient le village, a indiqué Alhaji Tar, membre d’une milice d’auto-défense locale. Tous les hommes étaient partis dans les champs pour faire paître leurs troupeaux quand les ravisseurs sont arrivés".
Craintes de représailles
Les informations varient sur le nombre de femmes enlevées dans ce campement de nomades peuls, une ethnie majoritairement musulmane. Aucun contact n’a été établi avec les ravisseurs. Mais une source au sein de la Commission nationale des droits de l’homme a déclaré qu’"aucun enfant n’avait été enlevé" et que les femmes kidnappées "étaient âgées de 15 à 30 ans". De son côté, un responsable local de l’Association d’éleveurs (peuls) de troupeaux Miyetti Allah du Nigeria (Macban) a déclaré que 40 jeunes mères avaient été emportées dans des véhicules "vers une destination inconnue".
Selon ce responsable, des enlèvements similaires pour des rançons ont déjà eu lieu dans cette région mais les habitants ont trop peur d’en parler par crainte de représailles. "Ce n’est pas la première fois que des femmes sont enlevées dans cette région. Elles sont relâchées uniquement quand nous payons la rançon en bétail aux ravisseurs", a-t-il déclaré. "Ils arrivent et font du porte-à-porte, faisant sortir les femmes et sélectionnant les jeunes. Puis ils les emmènent dans leurs véhicules et réclament entre 30 et 40 vaches pour leur libération", a-t-il expliqué. Selon lui, les villageois paient la rançon mais n’informent pas les autorités.
Boko Haram intensifie ses attaques
Un responsable du gouvernement de l’État de Borno a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que les autorités étaient au courant de l’enlèvement de samedi, mais a nié être informé de précédents enlèvements. "C’est la première fois que nous entendons parler d’enlèvement de femmes peules et nous cherchons à établir les circonstances de cet enlèvement", a-t-il déclaré.
Ni l’armée nigériane, ni la police n’avaient encore réagi. Mike Omeri, coordinateur au Centre national d’information, un service du ministère de l’Information, a pour sa part indiqué qu’ils n’avaient reçu aucune information sur de tels enlèvements.
Depuis l’enlèvement des lycéennes le 14 avril, Boko Haram a intensifié ses actions, particulièrement dans l’État de Borno, où l’organisation a attaqué au moins quatre villages la semaine dernière, faisant des centaines de morts. L’armée nigériane a affirmé lundi avoir empêché d’"énormes" attaques de villages dans les États de Borno et Adamawa, tous deux dans le nord-est, le week-end dernier.
(Avec AFP)

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