Le Président de l’Union des Forces Républicaines, Sidya Touré était le mardi dernier sur les ondes de la Radio Espace Fm, dans son émission phare ‘’les Grandes Gueules’’. Le chef de file de l’UFR s’est largement prononcé sur les thèmes : Ebola, Dialogue politique, CENI, candidature unique, croissance. . .
Voici les extraits forts de ce passage.
Ebola
J’étais l’un des premiers leaders entre avril et mai, à faire des émissions radiophoniques pour demander à ce que des dispositions plus sérieuses soient prises pour conjurer cette maladie qui, à l’époque était concentrée dans une seule région. On nous avait répondu à l’époque par cette fameuse déclaration en disant : « qu’on n’avait pas peur d’Ebola !». On ne peut pas nous dire aujourd’hui, tout d’un coup, que tout le monde s’est réveillé.
Il s’agit d’un problème extrêmement grave pour notre pays. Mais comme le dit un adage africain, on ne se bat pas au chevet d’une mère malade. Notre pays est malade, je le dis au sens propre et figuré du terme. Nous devons donc tous nous donner les mains pour faire en sorte qu’on puisse sortir de cette situation. Malheureusement, nous avons accusé beaucoup de retard à l’allumage sur cette question, parce qu’on s’est égaré en conjectures. Je m’aperçois que la communauté internationale est venue à notre chevet avec beaucoup de moyens, beaucoup de possibilités. Il faudrait qu’on conjugue cela avec nos propres capacités au niveau de communication, au niveau sanitaire, au niveau des rencontres, pour faire en sorte que tout un chacun dans notre pays comprenne que cette maladie est bien là et qu’il faut se battre pour qu’on puisse s’en débarrasser.
Nous devons faire attention. Cette maladie est grave, elle est dangereuse. Elle est entrain de détruire non pas uniquement ce que nous voyons au niveau des malades, mais elle est entrain de détruire l’économie de notre pays, et les conséquences vont être difficiles à appréhender dans les mois à venir.
Là où nous avons manqué d’attention, c’est le fait de n’avoir pas pris cela au sérieux dès le départ. C’est le fait de ne pas prendre des décisions courageuses. Maintenant qu’on le sait, il faut qu’on s’y consacre un peu plus et que des personnes beaucoup plus habilitées puissent le faire. Malheureusement, moi je vois n’importe quelle personne intervenir dans n’importe quel sens au niveau du gouvernement sur cette question, c’est dangereux.
C’est la qualité des infrastructures sanitaires qui font que les pays s’en sortent ou ne s’en sortent pas, ainsi que le capital humain qu’ils ont au niveau du système sanitaire. Les pays comme le Nigeria où cette maladie est arrivée, à Lagos qui est une ville qui fait deux fois la population de toute la Guinée ; ils n’ont eu que 9 morts, mais ils ont pu conjurer.
Les deux pays qui sont concernés aujourd’hui de manière dramatique, la Sierra-Leone et le Liberia sont sortis de 10 ans de guerre civile, avec des dizaines de millier de morts. Donc, il n’y a aucune infrastructure qui existe. Dans notre cas, c’est notre incapacité à réagir promptement, à nous organiser mieux. Et je dis, que ce n’est pas trop tard.
Ce ne sont pas les conférences de presse, ce sont des décisions claires, précises avec des gens et avec tout ce qu’on peut mettre ensemble. Moi j’ai proposé depuis le 12 septembre, des journées parlementaires au Président de l’Assemblée Nationale, j’ai même demandé qu’on convoque une session extraordinaire à l’Assemblée pour débattre de cette question, afin que les Députés qui sont issus des différentes communautés de notre pays, des différentes régions puissent aller à la base pour participer à la sensibilisation, à l’information concernant cette maladie.
Le patient zéro est venu de la Guinée, c’est donc nous qui avons contaminé les autres pays. Je crois que si nous voulons régler les problèmes dans notre pays, il faut faire face à la vérité. C’est très dangereux, parce que le fait de contourner la vérité, ne vous permet pas d’appréhender votre situation et de commencer à poser des solutions. Quand on entend quelque chose sur RPG TV (allusion faite à la RTG), on la répète, tout le monde répète cela comme étant une vérité de bible ou de coran. On est plus dans le parti unique, chacun doit se faire une opinion sur ces questions là.
L’implication des partis politique !
Il y a une confusion du genre. Quand on parle du gouvernement, après on dit mais oui, l’Assemblée n’a pas fait ceci ou cela. Ou bien, les partis politiques n’ont pas fait cela. L’Exécutif de ce pays est géré par un parti qui est le RPG. Et il y a un gouvernement, ce sont eux qui ont les moyens de l’Etat, parce qu’on a voté pour eux, ce sont eux qui prennent des décisions, qui engagent des fonds publics. C’est d’abord leurs rôles.
Les fonds extérieurs pour lutter contre Ebola !
Les sorties à l’extérieur n’ont rien à voir avec cela. Les dispositions qui ont été prises par la Banque Mondiale, les Etats-Unis ne sont pas liées aux sorties de notre cher Président fondateur. Ce sont des dispositions qu’on prend quand il y a des crises sanitaires importantes. Le fait qu’on implique la presse, je suis pour, je l’ai fait bien avant. Le fait qu’on implique également les hommes politiques, je suis aussi pour mais la finalité est à l’action. L’action se trouve au niveau du gouvernement qui gère les fonds publics et qui a les contacts avec l’extérieur, que nous n’avons pas en tant que partis politiques. C’est dramatique d’envoyer cette question au niveau des partis politiques, alors que c’est un problème au niveau de l’Exécutif.
A écouter le Président de la République, on n’a l’impression qu’Ebola devient une opportunité pour la Guinée. On va faire les routes, on va faire ceci et cela ; c’est dramatique. Le fait que les gens nous aident pour avoir un peu plus de structures sanitaires, que les gens nous aident à former, entre temps nous avons perdu des centaines de nos compatriotes. On ne peut pas faire de cela quelque chose qui va permettre à notre pays d’aller de l’avant. C’est vrai que pour lui, le pays est devenu plus visible parce qu’on dira que c’est chez lui qu’il y a Ebola donc il faut l’écouter, il va dire quelque chose là-dessus. Mais ceci n’est pas la préoccupation des guinéens, pour nous aujourd’hui la priorité c’est de nous débarrasser de cette maladie. Nous, nous avons arrêté nos meetings et assemblées à cause d’Ebola, pendant que le Monsieur se promenait dans la rue en disant qu’il est vivant.
Les Tueries de Womey
J’étais en train de dire que notre pays doit savoir faire face à la vérité. Ces genres de chose ne doivent pas se passer dans notre pays. Si cela se passe, il ne s’agit pas seulement de situer les responsabilités, mais il faut se poser des questions au delà. Comment se fait-il que nous en sommes arrivés là aujourd’hui ? Alors qu’on entend des responsables politiques et autres tenir des propos de nature à saper l’Unité Nationale de notre pays, c’est tout ce que nous avons en commun, la Guinée. Mais quand des gens, de manière totalement irresponsable tiennent des propos de nature à stigmatiser, à faire en sorte que ce qui est déjà grave devienne gravissime, j’estime que c’est extrêmement dangereux. Moi je vous dis que c’est dramatique, que des gens qui sont partis pour faire un travail important pour nous tous, notamment sur le plan sanitaire, sur le plan de la communication, il y avait des journalistes et autres, que cela leur arrive. Mais posons-nous la question, pourquoi cela arrive en Guinée ? Ce n’est pas arrivé en Sierra-Leone ou au Liberia, pourquoi chez nous ? Moi je crois que nous devons faire notre introspection pour que ce genre d’évènement ne nous arrive plus. Quand vous voulez communiquer avec des gens qui ne sont pas au même niveau de compréhension que vous, il faut utiliser les canaux que les gens peuvent saisir. Quand j’ai parlé des Députés, c’était un peu dans ce sens, parce que les Députés d’une région sont censés connaitre les mœurs, us et coutumes. Ce qu’on a vu a Forécariah, quelque temps après, à 100 km de Conakry, mais vous pensez que si Forécariah était aussi loin que Womey, qui sait comment cela allait-il se passer.
Les accusations d’Alpha Condé
Il y a un principe fondamental de l’Etat, à savoir la séparation des pouvoirs. Vous êtes de l’Exécutif, vous êtes du législatif ou du judiciaire. C’est un problème de droit, c’est la justice qui devrait fixer quels en sont les responsables. Si à partir du palais, il sait déjà qui a fait quoi, j’estime franchement que ce n’est pas le moment. Nous devons faire en sorte que la justice fasse son travail. J’ai malheureusement entendu, que ceux qui avaient été sur le terrain, Avocats et journalistes ont été empêchés de faire un travail qui devrait nous permettre de savoir exactement quelles sont les raisons profondes d’un tel drame, pour qu’on y apporte des solutions.
Les gens de Conakry ont l’impression que chaque fois qu’on a dit quelque chose au Palais, dans une radio ici, que c’est fini, toute la Guinée en est informée. La couverture, elle n’existe même pas. On ne peut ni regarder la télé, ni capter la Radio Nationale et quand vous vous êtes exprimé en langue française, qui vous dit que les gens ont compris exactement ce que vous avez dit ?
Les drames sont des choses qui peuvent arriver et personne n’a le don de prédire qu’ils vont arriver. Ce qui doit être fait, c’est la réaction à bon escient. Mais ce n’est pas la réaction par rapport à ce qui s’est passé dernièrement à womey, c’est la réaction par rapport à tous les problèmes d’insécurité qu’on a connus dans cette région. Si vous donnez l’impression aux populations que chaque fois qu’elles sont victimes rien ne se passe après, elles commencent à faire de l’autodéfense et ainsi l’impunité s’installe. Oui ! Nous avons eu ce drame, nul ne pouvait le prévoir mais qu’avons-nous fait ?
La manière dont nous sommes en train de procéder aujourd’hui, n’est pas la bonne. Cinq mille personnes ne peuvent pas être sorties de leurs maisons parce que des gens ont été tués. Vous pensez bien que tous ces gens ne sont pas coupables. En matière pénale, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac parce qu’il ya eu un décès. Peut être que 100 personnes à Womey sont concernées par cette question, mais qu’on laisse les 4900 autres rentrer chez eux, ce sera un premier pas vers la sécurité. Ce premier pas qu’on donne comme assurance à ces gens-là est fort productif. Qu’ils sachent qu’ils sont dans une Républicaine et que ceux qui ne sont pas concernés ne devraient pas être menacés voire pâtir des conséquences d’un tel acte.
L’installation d’un camp militaire à Womey est contre performante. Quand on a des tueries à Conakry dans un quartier donné, personne ne va demander à ses habitants de déguerpir. On envoie la police et la gendarmerie afin de procéder à des enquêtes. Pendant ce temps, vous faites en sorte que les autorités en place puissent discuter et négocier avec la population. Nous sommes dans la République en Guinée, les gens dont on parle sont des guinéens comme nous autres. On ne peut pas leur dire de sortir de chez eux et qu’on y installe un camp militaire. Il est évident qu’il y a eu une très mauvaise gestion du dossier womey.
Depuis quatre ans que ce régime est en place dites-moi dans les différents drames de Zogota, de N’Zérékoré, plus de deux cent personnes tuées, est-ce que quelqu’un vous a montré des coupables ?
Du communiste au libéral
Nous avons passé notre temps avec le Pr Abrahima Baba Kaké pour expliquer que l’idiologie communiste dont Alpha Condé se prévalait, n’avait absolument aucune chance de développer quelque pays que se soit. Tout d’un coup, je m’aperçois qu’il a opté pour le libéralisme mais entièrement, à tel point que dans chaque discours c’est FMI, Banque Mondiale. Il aurait dû faire comme les Allemands, nous dire clairement que le RPG a changé d’idéologie et nous engager dorénavant dans le libéralisme ou tout au moins, dans la social-démocratie. Faire en sorte que la production de richesses puisse s’améliorer. C’est absolument un retournement.
Le Gouvernement Alpha Condé
Nous avons eu à faire à un premier gouvernement qui a été maintes fois critiqué par le Président de le République, maintenant il remet ça quant au gouvernement de mission qu’il a mis place. En disant que tel ministre ou tel autre est incompétent, à la fin, on se demande qui est compétant, qui ne l’ait pas. Ce n’est pas comme ça que cela se règle, cela se règle dans la mesure où vous avez la capacité d’utiliser le capital humain et les guinéens en ont. Je vous donne un cas précis EDG, on avait un Directeur général très compétant ayant fait un travail remarquable qui vient de quitter son poste. J’ai remarqué ce qu’il était sur le point de faire, mais comme il touchait aux intérêts des gens liés à un parti politique, on l’a fait partir. Ce sont ces genres de chose qui font que vous ne pouvez arriver à rien.
Il nous a juste fait perdre quatre ans, pour s’apercevoir maintenant que ce qu’il a prôné jusque là, n’est pas opérationnel. Moi j’ai entendu le Président évacuer de manière accidentelle comme ça, l’achat d’une centrale thermique de 100 MGW, qui nous a coûté 140 millions d’euros, 1.400 milliards de Gnf. Il oublie qu’il n’est pas dans l’opposition, c’est lui qui a la responsabilité. Le hic, je ne lui ai pas entendu à aucun moment prendre une sanction contre les gens pourtant connus, qui ont acheté cette centrale ou qui ne font rien pour qu’elle fonctionne.
Le Président est complètement pris en otage par un système qu’il a lui-même mis sur place. A savoir : nous avons lutté ensemble, nous partageons le gâteau ensemble. Malheureusement, l’Etat ne fonctionne pas comme ça. C’est vraiment du copinage.
Je le dis, je répète, je l’ai toujours dit ici. La Présidence de la République n’est pas un centre d’apprentissage. Vous venez avec les connaissances que vous avez, quand elles sont bonnes elles s’amplifient, quand elles ne sont pas bonnes elles vont de plus en plus vers l’obscurcissement. Nous sommes aujourd’hui dans l’obscurité totale. Le fait de faire appel à la Banque Mondiale et aux Fonds Monétaire International, ce n’est pas eux qui nous développent. Ceux-là, vous les appelez à la rescousse pour qu’ils contribuent à développer ce que vous avez comme programme à réaliser ensemble.
Economie
Quand nous sommes sortis de 2013, la croissance en Guinée était de l’ordre de 2%. Au premier trimestre de l’année 2014, le gouvernement guinéen a annoncé que nous avons une moins value de plus de 1000 milliards, on n’avait pas encore commencé à parler d’Ebola. Quand vous sortez de 2% et que vous arrivez à une situation comme cela au mois de mars, il est certain que vous êtes très loin du compte. Et d’ailleurs, le Ministre de l’économie a corrigé ce que le chef de l’Etat a dit, je l’ai écouté sur RFI en train de dire qu’on était en train de faire une projection de 4 et demi % et que le fonds estime qu’on reviendra au tour de 2%. Moi je dis qu’on aura une croissance négative cette année. C’est vrai qu’Ebola a un impact, mais Ebola nous a trouvés dans une situation de déclin de notre économie.
Le problème de macro-économie j’y reviens. Il faut qu’on arrête de parler de ça tous les jours. Les fondements macro-économiques sont nécessaires, mais le développement c’est tout autre chose. Le développement, c’est la création de richesse, la création de richesse c’est ce qu’on peut partager. C’est elle qui permet de donner de l’emploi aux gens, qui permettent aux familles de vivre mieux et qui permet de créer des infrastructures mais rien dans le cadre là n’a avancé. Alors venir raconter des choses dans ce genre, c’est une contre-vérité.
Le dialogue politique
C’est sur ce sujet là que moi j’attends le Ministre de la justice qui a présidé ces journées de dialogue, et avec lequel on aurait tiré des conclusions qui devraient être approuvées par les uns et les autres. Ce que nous savons, c’est que une fois que les discutions terminées et que tout le monde ait été d’accord, les dossiers remontés à la Présidence ont essuyé un refus catégorique de la part du maître des lieux comme d’habitude. Quand des questions sont posées et qu’elles n’ont pas de solutions, c’est tout cela qui constitue des freins dans le système de gestion de notre pays.
Les gens pensent qu’on roule l’opposition, non. On bloque le fonctionnement de ce pays. A mon retour, j’ai adressé une lettre au président de la Ceni pour le mettre devant ses responsabilités, pour lui dire que ce qui va arriver après, ca va être de sa faute. Si vous n’avez pas d’élections transparentes, vous êtes d’accord que les gens n’accepteront pas, autant faire en sorte qu’on évite cela.
On ne se bât pas au chevet d’une mère malade, sauf qu’il n’y ait pas un frère qui ramasse les bijoux de famille et qui fuit avec, là vous avez une bagarre et c’est justement le cas de la CENI. Au moment où vous êtes concentrés sur le problème Ebola, vous avez des gens qui continuent de tricher, qui font en sorte qu’on ait des fichiers qui ne seront pas acceptés, qui ne seront pas normalisés, voila où partiront les vrais problèmes.
Nous allons discuter de la CENI à l’Assemblée Nationale. Il est prévu, ça fait parti des sujets qui doivent être évoqués. Il doit y avoir une loi organique sur la CENI, cette loi organique, si l’on arrivait à une conclusion donnerait la mouture de la nouvelle CENI et en fonction de cela, il y aura une nouvelle CENI. J’ai entendu des commissaires sur vos ondes qui disaient exactement la même chose, il faut dans un contexte aussi difficile que le consensus prévaut partout. Qu’on face en sorte que conformément aux discutions que nous avons eues, que nous puissions participer aux choix de ce nouvel operateur. Comme cela a d’ailleurs été prévu dans les accords du 3 juillet.
La candidature unique
La politique c’est un débat. Chacun de nous a ses opinions sur les questions qui sont posées. La seule chose que je refuse, c’est de dire qu’on n’en parle pas. Aujourd’hui c’est un débat qui est posé. Pourquoi notre pays est en déclin ? Nous venons de passer quatre années de ce régime avec les résultats que nous connaissons, à savoir : une paupérisation généralisée, pas d’énergie, pas d’eau, pas d’infrastructures et aucune perspective. La création d’emploi a été complètement sabordée notamment dans un secteur aussi important que les mines. Donc, nous devons faire en sorte que le problème essentiel de notre pays soit l’alternance en 2015.
Alpha condé a eu ses cinq ans, nous en sommes à la quatrième année avec tout ce que nous avons comme malheur. Dieu seul sait l’année qui reste, comment on va la passer. Moi je crois que le problème le plus important, c’est l’alternance en 2015. De quelle manière on doit la faire, chacun a ses idées là-dessus, il y en a qui estime qu’il faut une solution différente.
Moi j’estime et je ne suis pas le seul, j’en avais discuté avec d’autres leaders et pour le moment, il faut rechercher un consensus. On l’a dit dans la déclaration signée avec Kouyaté que si un consensus national pouvait se dégager pour régler le problème le plus important pour les guinéens aujourd’hui, à savoir le départ de ce régime qui n’a donné aucun résultat. Surtout que le Président de la République ne se gène pas de dire que ses ministres sont incompétents, son Premier ministre l’est autant, je me demande ce qu’il attend pour les changer, et si nous nous voulons changer cela, c’est de procéder à l’alternative en 2015. Il y a d’autres solutions peut être, mais pour l’instant c’est celle là qui me parait la plus sûre et qui automatiquement diminue tous les tripatouillages qui peuvent êtres faits, les élections seraient alors inéluctablement perdues par le gouvernement en place.
L’objectif c’est de quelle manière nous arriverons a nous assurer qu’on va avoir des résultats fiables malgré le fait que la CENI est en train de tripatouiller le fichier, que le gouvernement se prépare a faire des élections comme on a eu pour les législatives. Aussi, de quelle manière nous pouvons unir nos forces et que toutes les régions de la Guinée, tout le pays se mette ensemble pour dire, on doit mettre fin à ce régime. A partir de là, on définira qui va faire quoi, qui ne fera pas quoi. Je pense que le plus important c’est de sauver le pays.
Relation avec Cellou Dalein Diallo et son discours de Chicago.
Nous sommes dans l’opposition tous les deux et sur ce point, il n’y a absolument pas de problème.
Il y a eu ce discours, qui faisait référence non pas aux partis politiques mais à des communautés, nous nous y sommes opposés. Donc, en plus la communauté dont on parlait est celle de mon fief électoral. J’ai naturellement pensé que c’était une manière de mettre l’UFR de côté et de gérer le problème avec certaines coordinations comme on le dit. J’estime que l’approche est politique, elle ne saurait être communautaire. La déclaration qu’on a faite avec Kouyaté était un peu une manière de ramener le débat dans son contexte et de faire en sorte que l’objectif que nous nous sommes fixé, c’est-à-dire d’alternance ne soit pas du tout faussée avec des problèmes qui vont ajouter d’autres d’autant plus importants, notamment des coordinations.
Message aux Guinéens
Notre pays est réellement en déclin. Je voudrais dire à nos compatriotes de ne pas se décourager. Les lendemains sont extrêmement difficiles au quotidien aujourd’hui. Je viens de faire la fête de tabaski du Côté de Boké et de Boffa. J’ai vu comment les familles ont eu du mal à joindre les deux bouts. Je sais également que tous les emplois perdus dans le secteur minier, là où on avait la possibilité en tant que Guinéens depuis 1959, de gagner de la valeur ajoutée, d’avoir formé un capital humain, nous l’avons perdu avec ce régime.
Toutes les compagnies minières qui étaient ici pendant la période de la transition, sont parties, c’est autant d’emplois que nous avons perdus. Aujourd’hui vous avez des sociétés qui sont entrain de fermer. Ebola y contribue, mais je vous assure que la gestion de l’Etat y est pour beaucoup. Il faut faire en sorte que nous sortions de de cette situation. Pour en sortir, seule l’alternance en 2015 peut le permettre. Le Prof Alpha Condé qui vient de rallier le libéralisme économique après quatre ans de temps perdu, ne nous donnera pas plus de raison d’espérer. Il faut donc penser à ce que la démocratie permette dans ces conditions là, c’est charger et c’est la raison pour laquelle nous avons débattu et nous continuons de débattre de cette idée.
D’autant que malgré les tricheries, malgré le fichier électoral tripatouillé, si nous avons la possibilité de faire en sorte que notre principale préoccupation qui est le départ de ce régime, le RPG incapable, la seule solution serait d’opter pour cette candidature, pour que nous nous débarrassions définitivement de ce problème.
Après cela, tout sera possible dans notre pays. La démocratie reviendra, la possibilité de répartition des taches reviendra. Je demande à nos compatriotes d’y réfléchir sérieusement. En attendant, combattons Ebola, c’est notre principal problème au jour d’aujourd’hui et dans les quelques mois à venir.
Je demande à notre population d’être complètement mobilisée pour la lutte contre cette maladie, que cela puisse se faire dans les meilleures conditions à tous les niveaux et qu’on gagne cette partie là. Et après, nous gagnerons également l’alternance.
Cellule Com UFR

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez entrer votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici