L’affaire aura vampirisé la préparation des Camerounais pendant presque trois semaines. Finalement, les Lions ont obtenu (à peu près) ce qu’ils voulaient, et leur avion s’est envolé pour le Brésil lundi matin, avec plus de vingt-quatre heures de retard.
Le Cameroun ne serait pas à la hauteur de sa réputation sans ces petites crises financières qui pimentent les jours précédant son entrée dans une grande compétition. Ce n’était plus arrivé depuis un bout de temps : après une Coupe du monde ratée en Afrique du Sud, en 2010, les Lions indomptables avaient suivi les Coupes africaines des nations 2012 et 2013 chez eux, sur leur poste de télévision, privant la presse locale et étrangère d’un sujet vendeur.
Mais à peine avaient-ils posé le pied à Walchsee (Autriche) pour leur stage de préparation à la Coupe du monde (12 juin-13 juillet) que les bonnes vieilles habitudes avaient repris le dessus… Certes, les joueurs, représentés notamment par Samuel Eto’o, leur capitaine, ont immédiatement accepté la prime versée par leur gouvernement. En plus d’un fixe de 76 225 euros (50 millions de F CFA), les Lions auront droit au premier tour à 15 250 euros par victoire, à 10 670 euros par match nul et à… une simple poignée de main en cas de défaite. S’ils se qualifient en huitièmes de finale, une réunion pour déterminer un nouveau barème de primes sera organisée.
Mais si ce premier volet du dossier a été rapidement expédié, le second n’était toujours pas réglé. Et la situation, supposée se débloquer au plus tôt avant la fin du stage en Autriche, s’est éternisée jusqu’au 8 juin, au lendemain du match amical remporté à Yaoundé face à la Moldavie (1-0). Les Lions, bien décidés à ne rien concéder, ont même refusé, à l’issue de cette rencontre, de recevoir le drapeau national des mains du Premier ministre – c’est le sélectionneur allemand Volker Finke qui s’est plié à la tradition – et d’embarquer dans l’avion spécialement affrété pour rejoindre le Brésil.
Car la Coupe du monde va rapporter beaucoup d’argent à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), qui devrait empocher la prime accordée par la Fifa et les sommes versées par les sponsors, parmi lesquels figurent l’équipementier Puma et l’opérateur téléphonique Orange. Joseph Owona, le président du comité de normalisation de la Fecafoot, a été renvoyé dans les cordes par Eto’o et ses coéquipiers après qu’il a fait une proposition jugée insuffisante.
L’avion est enfin parti
Mais au Cameroun, tout fini par s’arranger au gré des multiples réunions et des palabres de coursives. L’avion a décollé de Yaoundé tôt le lundi 5 juin, et les joueurs, en plus des 50 millions de F CFA (76 225 euros) promis par le gouvernement, ont empoché un bonus de 10 millions de F CFA (15 245 euros).
Ailleurs, cette question ne pose pas de problème, même si certaines fédérations restent d’une discrétion de violette. Les Algériens ont touché entre 150 000 et 200 000 euros de prime de qualification. Les Nigérians verront leur compte bancaire gonfler de 7 300 euros pour chaque victoire au premier tour, et il leur sera octroyé des bonus de 8 800 euros (en huitièmes de finale), 11 000 euros (en quarts de finale), 14 700 euros (en demi-finale) et 22 000 euros (en finale). Réservés sur le sujet, les Ghanéens ont fait savoir qu’ils percevront au moins 56 000 euros. Quant aux Ivoiriens, ils toucheront 76 000 euros s’ils figurent dans la liste des 23 joueurs retenus, les primes d’objectif ayant été fixées à 25 000 euros en huitièmes de finale, 30 000 euros en quarts, 50 000 euros pour une place en demi-finale et 100 000 euros en cas de victoire en finale.
À titre de comparaison, les Français repartiront avec 74 700 euros en cas d’élimination au premier tour, et 329 300 euros s’ils (re)deviennent champions du monde. Mais les Bleus, comme les autres Européens, ne touchent pas un euro de leur gouvernement.
JA

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