Quatre dirigeants du FPI, dont son président Pascal Affi N’Guessan, ont été convoqués jeudi par la gendarmerie ivoirienne au Plateau, à Abidjan. L’appel du parti d’opposition au boycott du recensement général, et les troubles qui en ont découlé, semblent être à l’origine de cette audition.
Les dirigeants du Front populaire ivoirien (FPI, pro-Gbagbo, opposition) ont été convoqués par la section Recherches de la gendarmerie ivoirienne, ce jeudi 8 mai à 10h. Le président du parti, Pascal Affi N’Guessan, les vice-présidents Marie Odette Lohorougnon et Richard Kodjo, ainsi que le secrétaire général, Laurent Akoun, ont répondu présents. Ce dernier a affirmé à Jeune Afrique que l’audition était motivée par une "enquête judiciaire".
Très remontés contre cette convocation, une cinquantaine de partisans du FPI se sont rassemblées devant le bâtiment du quartier général de la gendarmerie situé au Plateau pour soutenir leurs dirigeants. Ils ont été dispersés par les forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogène. En début d’après-midi, les responsables du parti étaient toujours en cours d’audition.
Menace de répression
Au sortir du conseil des ministres extraordinaire du lundi 5 Mai dernier, le gouvernement avait brandi la menace de l’article 169 du code pénal relatif aux troubles à l’ordre public contre le FPI qui a appelé, le 20 mars dernier, au boycott du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2014).
À cette occasion, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, a rappelé que l’opération de recensement, débutée le 17 mars, était "une œuvre de développement", et a insisté sur les "difficultés de terrain, liées à la mobilité du personnel, à la livraison des équipements – des smartphones -, et à la couverture du réseau internet".
Selon les chiffres du ministère du Plan et du Développement, le taux de recensement varie actuellement, selon les régions, de 20 à 93%. Beaucoup d’Ivoiriens se plaignent cependant de ne pas avoir encore été approchés par les services de l’État pour se faire enregistrer.
Un homme poignardé par son frère
Le mot d’ordre de boycott lancé par le FPI a conduit à des agressions contre des agents recenseurs, qui ont fait au moins une blessée à Soubré (Sud-Ouest, région de la Nawa). Un différend familial sur le sujet a également provoqué le meurtre d’un homme, poignardé par son propre frère dans le quartier de Yopougon (fief pro-Gbagbo), jeudi 1er mai.
Le porte-parole du gouvernement avait annoncé ludi la saisine du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et celui de l’Intérieur et de la Sécurité pour traquer les empêcheurs de recenser en rond. De fait, le pouvoir a clairement décidé de durcir le ton.
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