Son cas avait jeté le trouble sur la capacité des autorités espagnoles à faire face à Ebola. Aujourd’hui guérie, Teresa Romero, première personne contaminée par le virus hors d’Afrique, refuse de chercher un responsable à sa contamination.
"Quand je me sentais mourir, je me suis accrochée à mes souvenirs, à ma famille, à mon mari adoré. L’équipe médicale m’a soignée avec patience et amour. Ce sont de grands professionnels. Et ils m’ont montré à quel point l’Espagne s’implique dans la lutte contre Ebola." C’est par ses mots que Teresa Romero, la première personne contaminée par le virus Ebola hors d’Afrique, a raconté, mercredi 5 novembre, sa guérison devant une foule de journalistes.
L’aide-soignante espagnole de 44 ans avait été admise le 6 octobre à l’hôpital Carlos III de Madrid après avoir été contaminée. Elle aurait contracté le virus Ebola en soignant un missionnaire infecté et rapatrié de Sierra Leone, mort le 25 septembre.
Personnel soignant insuffisamment formé
"Cette maladie n’a pas compté pour le monde occidental tant que la contagion n’est pas arrivée ici", a lancé à la sortie de l’hôpital Teresa Romero, très émue. "Je ne sais pas ce qui a cloché, et peut-être que rien n’a cloché", a-t-elle dit refusant ainsi d’entrer publiquement dans la polémique sur la cause de sa contamination.
Son cas avait en effet provoqué une polémique en Espagne sur le manque de préparation supposé du personnel et le manque d’équipement adapté. Ainsi, selon la presse ibérique, l’infirmière avait dû alerter trois fois les services de santé de la dégradation de son état de santé avant d’être mise en quarantaine à Carlos III, hôpital dont le personnel soignant s’est plusieurs fois plaint de ne pas être suffisamment formé.
"Je sais seulement que je n’ai aucun reproche à faire à quiconque", a indiqué l’aide-soignante mercredi. "Mais si mon expérience avec Ebola peut servir à quelque chose, à une plus grande connaissance du virus, si je peux aider à trouver un vaccin, à aider d’autres gens, alors je suis là."
Teresa Romero a émis le souhait que son sang désormais porteur d’anticorps puisse servir pour soigner d’autres patients et espère que son cas rendra service à la science. Selon les docteurs, elle aura encore besoin de temps pour se remettre "complètement". Hospitalisée pendant 30 jours, l’infirmière a souffert d’une "infection très grave" qui a causé un problème "respiratoire".
Avec AFP