Dans une interview accordée aux médias guinéens depuis Washington, Abe Sylla, Président de la NGR accuse Sidya Touré d’avoir empêché la réalisation de son projet d’électrification de la Guinée en 1996 lorsque ce dernier était Premier ministre. Face à cette accusation mensongère cousue de fil blanc, il est important de recadrer le sieur Ibrahima Abe Sylla et éclairer la lanterne des Guinéens.
M. Sidya Touré arrivé en Guinée en 1996 comme Premier Ministre, l’une de ses premières remarques a porté sur la pénurie d’électricité dans la Capitale Conakry et à l’intérieur du pays. La couverture en électricité de la Capitale se situait à moins de 30% et le besoin national s’élevait entre 200 à 250 MWT. A cette période, le barrage Garafiri, en chantier, qui devait fournir 75 MWT et Tombo III 45 MWT n’étaient pas encore achevés. On ne pouvait pas attendre 4 ans pour Garafiri et un an et demi pour Tombo III. Face à cette situation, Sidya Touré en homme averti a décidé de mettre en place un programme d’urgence afin de parer, à court terme, à cette crise d’électricité dans la Capitale en produisant 15 MWT supplémentaire.
Pour ce faire le Premier Ministre Sidya Touré a fait recours à un prêt financé par l’Agence Française de Développement (AFD), pour avoir promis de courant dans six mois à Conakry, payé par la BICIGUI avec la garantie de la SAUR (Bouygues). C’est ainsi que le groupe Tombo IV fut acheté pour résoudre le besoin en électricité de la ville de Conakry. Même si après cet achat, sous les instructions du Président Général Lansana Conté, le Cabinet international Anglais Lloyd fut recruté pour auditer le groupe Tombo IV. Et dans les conclusions, le gouvernement d’alors a été félicité pour le coût d’achat de la machine par rapport à sa qualité (6 millions de Dollars us pour une production de 15 MWT).
Si aujourd’hui M. Ibrahima Abé Sylla annonce que le gouvernement de l’époque avait refusé un contrat BOT de 60 Mwt avec AIS ingeriering et ses partenaires alors que l’Etat était à la recherche de 200 MWT, et mieux, l’opération n’étant pas financée par lui, ceci est vraiment insensé. Ce qui est vrai, c’est qu’Abe Sylla et ses amis n’ont pas été capables de mobiliser le financement nécessaire pour leur projet. La raison est que l’Etat était même prêt à rechercher dans la sous-région l’électricité pour faire de l’interconnexion afin de combler le déficit.
Et comment pouvaient-ils faire une centrale à Manéah en 1996 pour raccorder le réseau de transport de la ligne de Garafiri quand on sait que ce barrage ne devait finir qu’en 2001 ?
En outre, comme il explique dans son interview, qu’un tel projet avait pour ambition d’électrifier une bonne partie du pays. Mais, il oublie qu’au même moment, il existait belle et bien en Guinée la SOGEL (Société Guinéenne d’Electricité) qui gérait l’électricité du pays et dont les parts étaient détenues par des privés de droits étrangers dont (SAUR, EDS, Hydro-Québec) et l’Etat Guinéen. Si Abe Sylla et ses amis étaient vraiment au sérieux, ils devraient plutôt chercher à racheter la SOGEL.
Autre mensonge dans cette déclaration d’Ibrahima Abe Sylla, à cette époque, Susan Rice n’était pas à la BAD, elle était plutôt Sous-Secrétaire d’Etat aux affaires Africaines.
Et comme il cite les Grands Projets, il ferrait mieux de contacter Ibrahima Kassory Fofana pour plus d’éclaircissement, qui vit avec lui aux Etats Unis et qui était Directeur Général de cet Etablissement à cette époque.
Cela dit, nous mettons au défit Abe Sylla de produire un quelconque document prouvant que le gouvernement de l’époque avait négocié un contrat de BOT avec AIS ingeniering et que le Premier Ministre Sidya avait annulé ce projet. Mais en Guinée, le mensonge étant la chose la mieux partagée, chacun peut s’asseoir dans son salon, raconter de n’importe quoi et se faire accepter.
Et il reste évident que lorsqu’on cherche un poste ministériel en Guinée, on s’en prend à Sidya Touré, ancien Premier Ministre et Président de l’UFR.
Cellule Com UFR