Tandis que l’épidémie d’Ebola ne cesse de s’étendre en Afrique de l’Ouest, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé huit traitements ainsi que deux vaccins expérimentaux à développer au plus vite, à l’occasion d’une réunion organisée jeudi et vendredi à Genève.
La communauté internationale tente d’accélèrer sa riposte contre Ebola. Quelques 200 experts se sont réunis, jeudi 4 septembre, à Genève pour analyser les "possibilités de production et d’utilisation" des différents traitements et vaccins proposés par l’OMS. "Aucun n’a été cliniquement prouvé", d’après le document de travail publié par l’OMS à cette occasion. L’OMS a, par ailleurs, précisé que malgré les "mesures exceptionnelles maintenant mises en place pour accélérer le rythme des essais cliniques", "les nouveaux traitements et vaccins ne pourront pas être disponibles pour un usage généralisé avant la fin 2014".
"D’ici là, seules de petites quantités pouvant aller jusqu’à quelques doses/traitements seront disponibles", a indiqué l’organisation, soulignant que le développement et l’évaluation clinique de ces remèdes prendraient "jusqu’à 10 ans dans des circonstances normales". "Augmenter la production de n’importe quel médicament ou vaccin prend des mois ou des années parce que, pour respecter toutes les étapes et le processus de production, il faut du temps, ce n’est pas instantané", a expliqué Fadela Chaïb, un porte-parole de l’OMS.
Par son ampleur, la flambée actuelle de virus Ebola est sans précédent. Dans le dernier décompte annoncé mercredi, Margaret Chan, la directrice générale de l’OMS, faisait état de plus de 1 900 morts sur 3 500 cas recensés.
Situation à "haut risque" à Port Harcourt
L’OMS s’est par ailleurs alarmée des risques d’un développement rapide de l’épidémie d’Ebola dans la grande ville pétrolière de Port Harcourt, située au sud du Nigeria, où deux personnes sont mortes et un autre cas a été confirmé. L’organisation a retracé l’historique des cas de fièvre hémorragique dans la ville, estimant que le problème pourrait virer au scénario catastrophe. D’autant qu’environ soixante personnes, considérées à haut risque, sont actuellement placées sous surveillance dans la ville.
En effet, le premier mort dans la ville, le 22 août, était un médecin, lui-même contaminé par un malade venant de Lagos, qui a continué de voir normalement ses patients pendant deux jours après avoir ressenti les premiers symptômes d’Ebola. Il a même opéré deux patients, relate l’OMS. L’épidémie qui se transmet par contact avec les personnes malades et leurs fluides corporels, notamment par la sueur, pourrait donc s’étendre plus largement et plus rapidement qu’à Lagos, la capitale économique du pays.
(Avec AFP)