DECLARATION No 16 DU BLOC LIBERAL
A l’occasion du deuxième anniversaire des massacres de Zoghota, tous les militants et sympathisants du BLOC LIBÉRAL s’inclinent pieusement devant la mémoire des victimes de ce crime politico-économique.

Nuit du 3 au 4 Août 2012, nuit du 3 au 4 Août 2014. Il y a maintenant deux (2) ans de cela, qu’une expédition criminelle des Forces de Défense et de Sécurité Guinéennes attaquaient nuitamment le village de Zoghota, situé à environ 70 km de la ville de N’Zérékoré. Le contingent composé de militaires, gendarmes et policiers, et à bord de plus d’une dizaine de camions, a surpris les paisibles citoyens qui dormaient, après une longue journée de labeur. Cette incursion criminelle s’est soldée par le saccage du village et le massacre, de façon crapuleuse, de cinq (5) innocentes personnes. En plus des ces assassinats, trois (3) autres personnes ont été grièvement blessées, une vingtaine d’individus arrêtés et détenus arbitrairement pendant plusieurs jours, en un lieu tenu secret, et soumises à des actes de torture.
Le Bloc Liberal déplore et condamne le fait que deux (2) ans après ce terrible massacre de populations civiles, les familles des victimes et les populations de Zoghota, qui pleurent et réclament la vérité et la justice, sont toujours confrontées à l’indifférence totale du gouvernement guinéen. Au contraire, elles font encore l’objet d’intimidations de la part de l’administration judiciaire qui a convoqué et entendu plus d’une trentaine de villageois, au lieu de diligenter des enquêtes indépendantes et sérieuses devant aboutir à l’interpellation des commanditaires, d’ailleurs connus de tous, de ces crimes odieux.
Grace aux actions et à la plainte formulée par le Comité de Crise citoyenne qui avait été mis en place pour exiger que justice soit faite, quatre (4) officiers des Forces de Défense et de Sécurité et un administrateur civil avaient été cités dans la plainte et convoqués par Tribunal de N’Zérékoré. Cependant, ces individus ont refusé de comparaître devant les juges d’instruction avec le prétexte qu’ils attendent l’autorisation de leur hiérarchie, qui n’est autre que le Président de la République, Monsieur Alpha Condé. Entretemps, et très paradoxalement, dans un acte de mépris total pour les personnes assassinées et la population guinéenne en général; le Bloc Liberal a plutôt constaté, avec consternation, que certaines personnes citées et convoquées ont bénéficié de promotions de la part du Président de la République, comme pour les récompenser d’avoir cruellement enlevé la vie à des innocents. Ceci constitue une violation grave du serment prêté par le Chef de l’Etat quant à la protection des populations guinéennes qu’il s’était engagé à défendre sans aucune discrimination régionale ou ethnique.
Il est regrettable de constater, à l’instar des tueries de Zoghota, que toutes les répressions sanglantes des manifestations pacifiques et la montée préoccupante des affrontements ethniques de ces dernières années sont, sans équivoque, l’expression de la dimension autocratique et la volonté manifeste du pouvoir du Président Alpha Condé de perpétuer la dictature, la division, l’injustice et l’impunité en République de Guinée.
Le Bloc libéral invite le peuple de Guinée et la Communauté Internationale de s’unir à lui pour exiger du Président Alpha Condé et son gouvernement, le dédommagement immédiat des victimes et l’ouverture d’enquêtes sérieuses sur les tueries de Zoghota. Il est temps que le Président de la République arrête de protéger les instigateurs et les auteurs de ces crimes, pour qu’ils soient arrêtés et traduits en justice pour répondre de leur crime.
Les populations de Zoghota et le peuple de Guinée ont droit à ce que justice leur soit rendue. Il n’y a pas de pardon ni réconciliation sans vérité et sans justice.
Fait à Conakry, le 04 août 2014
Le Bloc Libéral

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