Le président intérimaire de Guinée-Bissau, Manuel Serifo Nhamadjo, a annoncé lundi qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle prévue le 13 avril, coupant court à des rumeurs persistantes sur son intention supposée de participer à ce scrutin.
"Je ne serai pas candidat à la présidentielle et je demande à tous mes partisans de me comprendre", a déclaré lors d’une conférence de presse M. Nhamadjo, qui a été installé comme président provisoire en mai 2012, près d’un mois après un coup d’Etat militaire.
"C’est une question de principe, car j’ai signé un pacte de transition (. . . ) que je me dois de respecter. Je resterai au palais présidentiel jusqu’à l’investiture du nouveau chef de l’Etat" qui sera élu, "et je lui passerai le témoin", a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs semaines, les milieux politiques bruissaient de rumeurs sur la candidature de M. Nhamadjo à la présidentielle du 13 avril, qui sera organisée en même temps que des législatives.
Ces élections, reportées plusieurs fois depuis 2013, sont censées boucler la transition politique en cours dans le pays depuis le coup d’Etat militaire qui, le 12 avril 2012, avait renversé le régime du président Raimundo Pereira, entre les deux tours d’une présidentielle anticipée.
Sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, un accord entre les putschistes et les politiques a permis de nommer Manuel Serifo Nhamadjo comme président intérimaire le 11 mai 2012. Le gouvernement de transition a été formé une dizaine de jours plus tard, avec pour but notamment d’organiser des élections générales.
Les dirigeants de transition avaient accepté de ne pas être candidats aux scrutins.
Mais récemment, un mouvement de soutien s’était constitué à Bissau en faveur de la candidature de Manuel Serifo Nhamadjo. Ses responsables ont indiqué lundi à l’AFP qu’ils entendaient poursuivre leur campagne, en dépit de la déclaration du président de transition.
"Nous avons collecté plus de 5. 000 signatures", qui permettraient de "valider la candidatures de Serifo Nhamadjo. S’il désire briguer un mandat" en changeant d’avis, "il y a les moyens nécessaires et les partisans aussi pour le soutenir", a affirmé à l’AFP Sambudjam Baldé, un des responsables du mouvement.
Devant la presse, Manuel Serifo Nhamadjo a également affirmé que tout sera mis en oeuvre pour que les prochaines élections se passent "dans de bonnes conditions" dans son pays, en proie à une instabilité politique chronique et miné par le trafic de drogue.
"Je serai le garant de la paix et de la stabilité", a-t-il assuré.
Selon un décret officiel, les candidats potentiels ont jusqu’au 5 mars pour déposer leurs dossiers auprès de la Cour suprême, qui devra ensuite se prononcer sur leur validité. La campagne électorale est programmée du 22 mars au 11 avril.
Plus de dix candidatures à la présidentielle ont déjà été annoncées, dont celles de José Mario Vaz pour le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, ex-pouvoir), d’Abel Incada pour le Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition), ainsi que de l’économiste Paulo Gomes (sans étiquette).
L’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, ex-homme fort du régime renversé par les putschistes en avril 2012, souhaitait être le porte-drapeau du PAIGC à la présidentielle mais sa candidature a été écartée lors de primaires organisées ce week-end par sa formation. Il vit en exil depuis qu’il a quitté la Guinée-Bissau en mai 2012.
AFP

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