L’épidémie de la fièvre hémorragique EBOLA qui frappe aujourd’hui l’Afrique de l’Ouest est une menace pour la vie de nos concitoyens. Pour ces raisons, elle requiert beaucoup de sang-froid, de professionnalisme, de rigueur mais aussi de solidarité.
Lorsque le Sénégal a décidé de fermer ses frontières, nous avons été les premiers à saluer cette décision des autorités sénégalaises pour la bonne et simple raison qu’il fallait éviter à tout prix que l’épidémie se propage et multiplie les zones à risque de la maladie. Une fermeture de frontière ne signifie pas une déclaration de guerre ni la remise en cause des relations diplomatiques.
Dans le cas de ce virus dévastateur qui n’a pas encore de vaccin ni de traitement médical, il faut cloisonner ceux qui se trouvent en zone épidémique à y rester, et interdire à ceux qui ne s’y trouvent pas de s’y rendre jusqu’à l’extinction de l’épidémie. C’est dans ce cadre qu’une limitation des déplacements pourrait se comprendre.
Nous en profitons pour remercier les autorités sanitaires de la république du Sénégal ainsi que les populations sénégalaises dont la TERANGA et l’humanisme sont des qualités qui sont devenues quasiment une identité. Sans compter les relations séculaires que partagent nos deux pays. Toutefois, la récente sortie de la plus haute autorité de ce pays frère, en l’occurrence Monsieur Macky SALL Président de la République, qui, sur un ton très dur et menaçant, déclarait que le jeune guinéen aurait pu être jugé et enfermé pour avoir enfreint les lois de son pays, nous ont fait froid dans le dos. Cette sortie malheureuse tranche avec le caractère calme et mesuré que l’on connaissait de l’homme. Mais la pression populaire et le syndrome que crée ce virus au sein des populations ne peuvent expliquer un tel comportement face à cette situation inattendue.
Je profite de l’occasion pour demander aux autorités de nos deux pays, d’éviter de verser dans la stigmatisation et la gestion politique de cette affaire, afin de ne pas entraîner les populations dans une "chasse aux malades/sorcières" qui pourrait déboucher sur une crise grave comme entre certains pays frères il y a quelques décennies.
Il faut savoir faire preuve de grandeur, d’humanisme et de hauteur en toutes circonstances. La psychose ne doit pas céder le pas à la panique.
C’est le lieu d’interpeller les dirigeants africains à investir dans la recherche, devant le peu d’intérêt des firmes pharmaceutiques face à l’apparition de ce virus depuis 1976.
L’absence de l’implication de la CEDEAO à ce jour, en est la parfaite illustration. Ce cri du cœur touche des maladies récurrentes comme la drépanocytose, le paludisme, etc.
La fièvre hémorragique Ebola est devenue l’affaire de tous. Que Dieu aide le Sénégal, la Guinée et tous les pays touchés.
Que Dieu sauve l’Afrique.
Fodé Mohamed Soumah
Président du parti politique guinéen Génération Citoyenne « GéCi ».