Les ministres de la Santé de onze pays d’Afrique de l’Ouest et des experts internationaux sont en réunion à partir de ce mercredi 02 juillet à Accra. L’objectif de cette rencontre initié par l’OMS est d’examiner la mise en place d’un "plan radical" de lutte contre l’épidémie la plus mortelle de l’histoire du virus Ebola.
Prennent part à la réunion d’Accra les ministres de la Santé ou des hauts responsables de Guinée, Liberia, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Mali, Sénégal et Ouganda et différents partenaires de l’OMS
L’épidémie affecte actuellement la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia. D’après le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mardi, ces trois pays voisins totalisent depuis le début de l’année 759 cas de fièvres hémorragiques, dont 467 mortels.
Ces chiffres font apparaitre 129 décès de plus que le précédent bilan datant d’une semaine. Une augmentation de plus d’un tiers, qui démontre que l’épidémie est repartie après une accalmie en avril.
"Il s’agit de la plus importante épidémie en termes de personnes atteintes et décédées et d’étendue géographique", a affirmé dans un communiqué l’OMS.
"Les décisions qui seront prises durant cette réunion seront déterminantes pour combattre l’actuelle et de futures épidémies", selon le communiqué.
Devant la hausse continue du nombre de décès et de cas d’Ebola, l’OMS a tiré "la sonnette d’alarme", estimant que des "mesures drastiques sont nécessaires" pour endiguer cette épidémie mortelle et hautement contagieuse.
Le 23 juin dernier, Médecins Sans Frontières (MSF) avait déjà averti que l’épidémie était désormais "hors de contrôle" et menaçait de se propager à d’autres zones.
Un constat alarmiste que l’OMS, qui a déployé 150 experts sur le terrain depuis la première apparition du virus en Guinée en janvier, partage désormais.
Malgré les efforts, il y a eu une "hausse importante" du taux des nouveaux cas et des décès au cours des dernières semaines, regrette l’institution onusienne.
Pour le spécialiste de l’OMS, Pierre Formenty, La "deuxième vague" d’épidémie marquée par un bond du nombre de morts ces dernières semaines est due au "relâchement" de la mobilisation dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest touchés par le virus, alors que la crise paraissait diminuer en avril.
"Un seul cas peut faire repartir toute une épidémie", a-t-il estimé, justifiant les mesures drastiques nécessaires pour contenir la maladie.
Rappelons que l’épidémie a enregistré en Guinée depuis janvier 303 morts (dont 193 attribués à Ebola). Le Liberia a dénombré 65 morts (33 attribués à Ebola) et la Sierra Leone 99 morts (65 attribués à Ebola).
Bah Kouré