François Hollande a annoncé la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre ce lundi 31 mars, au lendemain d’une défaite des socialistes aux élections municipales. L’ancien ministre de l’Intérieur remplace Jean-Marc Ayrault, qui avait annoncé sa démission en début de soirée.
Le président a par ailleurs également annoncé la mise en place d’un Pacte de solidarité. Manuel Valls, jusque-là ministre de l’Intérieur, a été nommé Premier ministre par François Hollande, qui a annoncé que le gouvernement sera « resserré et cohérent » et qu’il s’agira d’un « gouvernement de combat ». Le président français a fixé l’emploi pour priorité à ce futur gouvernement. « Redonner de la force à notre économie, c’est indispensable, ce sont les entreprises qui créent des emplois », a-t-il déclaré. Défendant le principe dupacte de responsabilité, François Hollande a annoncé que s’y adjoindra un « pacte de solidarité » qui comprendra notamment « une diminution des impôts des Français » d’ici 2017 et « une baisse rapide des cotisations ». François Hollande a également promis le lancement d’un programme d’économies, dont la mise en œuvre sera confiée au gouvernement de Manuel Valls.
Plus tôt dans la journée, Jean-Marc-Ayrault avait annoncé avoir présenté sa démission ainsi que celle de son gouvernement, au lendemain d’une défaite retentissante des socialistes aux élections municipales, lors de laquelle 155 communes de plus de 9 000 habitants ont basculé à droite.
Manuel Valls a su se rendre incontournable
Le sort de Jean-Marc Ayrault a été scellé dimanche soir. Manuel Valls était donné favori dans la course à la succession de l’ancien maire de Nantes. L’actuel ministre de l’Intérieur avait l’image de celui qui pourrait le mieux incarner un changement. Il est plus médiatique que Jean-Marc Ayrault, il incarne l’autorité, donc semble à même de remettre de l’ordre dans un gouvernement jugé souvent dispersé. Manuel Valls, l’homme qui a fait 5 % à la primaire socialiste, prend donc, trois ans après, la tête du gouvernement. Il aura su se rendre incontournable, grâce à sa popularité.
• Manuel Valls, l’ambitieux
Mais à l’heure où tous les dirigeants de la majorité ont à la bouche l’expression « Justice sociale » pour répondre au sévère avertissement des électeurs de gauche, dimanche, Manuel Valls n’est pas forcément celui qui a l’image la plus sociale. Critique sur les 35 heures, il y a quelques années il voulait changer le nom du parti socialiste. Dimanche soir, l’aile gauche du PS commençait déjà à faire campagne contre son éventuelle nomination à Matignon. La nomination de Manuel Valls à Matignon pose aussi la question du maintien des deux ministres écologistes, ou tout au moins de celui de Cécile Duflot, qui aurait récemment déclaré qu’elle quitterait l’équipe gouvernementale si Manuel Valls devenait premier ministre.
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Le pacte de solidarité: l’autre annonce de François Hollande
En matière économique, François Hollande maintient le cap annoncé au nouvel an, avec la confirmation des allègements de cotisations patronales prévus par le pacte de responsabilité. Pour faire bonne mesure il a aussi annoncé un pacte de solidarité destiné aux salariés.
Le pacte de responsabilité est prêt, a annoncé le président de la République. Les entreprises bénéficieront bien de 30 milliards d’euros d’exemptions de cotisations, conformément à ce qu’il avait annoncé en début d’année. Les bas salaires sont ciblés par le pacte a précisé François Hollande dans son allocution. L’accord doit maintenant être signé par les partenaires sociaux, puis validé au Parlement dans les prochains jours. Une route encore semée d’embûches. La Confédération générale des cadres (CGC) a finalement retiré son soutien au texte, et au Parlement, les écologistes menacent maintenant de voter contre ce texte crucial pour renforcer l’économie, selon les propos du chef de l’exécutif. Alors pour faire bonne mesure le président a annoncé hier soir un autre pacte, de solidarité cette fois, qui vise à alléger les cotisations versées par les salariés. C’est bien sûr un gage à l’aile gauche du PS qui voit dans le pacte de responsabilité un cadeau au patronat. Mais c’est aussi un moyen de redonner du pouvoir d’achat et de réduire les inégalités, ce qui est également bon pour renforcer l’économie.
Avec RFI

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